Signe de « la confiance
retrouvée » entre Paris et Ankara, les deux capitales ont décidé
« d’affronter les marchés extérieurs ensemble », a annoncé la
ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, au cours d’une conférence de
presse, donnée, le 20 novembre à Bercy, au terme de la troisième réunion du
comité mixte économique et commercial France-Turquie.
« Une nouvelle période
s’ouvre », a confirmé, à cette occasion, Zafer Caglayan, le ministre du
Commerce extérieur turc. Tant d’optimisme de la part des deux ministres peut
surprendre. Nicole Bricq a même renchéri
en estimant qu’au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne « des
résultats tangibles pouvaient être rapidement atteints ».
En effet, la loi pénalisant la
négation du génocide arménien par les Turcs en 1915, bien que rejetée par le
Conseil constitutionnel, plane toujours comme
une épée de Damoclès sur les relations entre Paris et Ankara. Surtout que
François Hollande, à plusieurs reprises, a réitéré son engagement à pénaliser
la négation du génocide arménien. Mais, explique-t-on côté français, son
ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, semblant exclure l’adoption
d’une nouvelle loi prochainement, les Turcs semblent pour le moment rassurés.
De façon concrète, « les
deux pays ayant des économies complémentaires », selon Nicole Bricq, la
coopération bilatérale sur des pays tiers pourrait s’exercer dans les Balkans,
le Caucase, l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, notamment
dans des pays difficiles, comme la Libye, l’Irak et l’Afghanistan, bien connus
des entreprises turques.
Une concrétisation de ce nouveau
partenariat est la conclusion à Paris d’un accord entre Coface et son homologue
Eximbank, « qui va permettre aux hommes d’affaires d’opérer dans les pays
tiers en obtenant une assurance plus facilement et plus large »,
estime Zafer Caglayan.
Pendant le comité mixte, Turcs et
Français ont décidé aussi de concentrer leurs efforts dans quatre
secteurs : transport (ferroviaire urbain, transport de proximité…) ;
énergie (nucléaire, efficacité énergétique…), ville durable (déchets,
traitement des eaux…) et agroalimentaire. Des groupes de travail ont été
constitués. « En Turquie, dans les dix ans à venir, 130 milliards de
dollars vont être investis dans l’énergie et 110 milliards dans le transport.
Et nous prévoyons aussi la construction de 7 millions de nouveaux
logements », a précisé Zafer Caglayan.
D’après le Fonds monétaire
international, la Turquie, après un bond de 8,6 % en 2011, devrait enregistrer
une croissance économique de 3 % cette année et de 3,5 % en 2013. Nicole Bricq
a indiqué qu’elle se rendrait en Turquie les 15 et 16 janvier prochain.
François Hollande « a pris beaucoup d’engagements en 2013 », mais
« si le président de la République a promis qu’il se rendrait en Turquie,
alors il le fera », a-t-elle encore lancé.
« La rencontre des 15 et 16
janvier « mettra l’accent sur l’appui aux PME », a souligné Zafer
Caglayan. Elle devrait encore permettre
d’établir « un état des lieux, une évaluation » des relations
économiques et de choisir la date du 4ème comité mixte.
François Pargny
Pour en savoir plus:
Consulter
- 1 La fiche pays du MOCI sur la Turquie
- 2 Le GPS Business du MOCI sur la Libye, en tapant «
Turquie » dans l’onglet « Où », qui présente des actualités
et des dossiers d’informations, des appels d’offres, des textes
règlementaires, des listes de salons, des sites de référence et des noms
d’experts membres du Moci Club. - 3 Le dossier Turquie : Business, mode d’emploi
- 4 Le fichier joint : communiqué de presse de Nicole Bricq