« La croissance mondiale va accélérer à 3,1 % en 2015, contre 2,8 % en 2014 », a annoncé Yves Zlotowski, économiste en chef de l’assureur-crédit Coface lors du colloque annuel de Coface sur les risques pays le 27 janvier. « Le grand contributeur de cette croissance, ce sont les États-Unis qui représentent 25 % de cette croissance mondiale ».
Les secteurs tournés vers la demande interne tels que le textile-vêtements, la distribution et l’automobile – symbole de la renaissance de l’économie américaine –, avec notamment un boom des ventes de 4×4, se portent bien outre-Atlantique. Même la construction, qui était jusqu’alors un secteur sinistré, est dynamique.
Mais l’Europe, et en particulier la zone euro, reste encore plombée par la menace de déflation, entretenue par la priorité donnée par les acteurs privés comme publics au désendettement, ce qui limite les perspectives de reprise de la consommation et des investissements. « Après les crises souveraines, l’Europe découvre aujourd’hui un risque inverse : celui de conserver une dette lourde qui pèse considérablement sur la reprise et entretient les pressions déflationnistes. La croissance est également entravée par des événements géopolitiques à l’issue toujours incertaine, au premier chef la crise géopolitique russo-ukrainienne, qui affecte le moral des acteurs économiques. Enfin, le retour du risque politique en Europe-même pèse sur la confiance. Les scrutins électoraux qui ponctuent 2015 seront, à cet égard, des tests importants », commente Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface.
En zone euro, la croissance devrait atteindre + 1,2 % en 2015 (après + 0,8 % en 2014 et – 0,4 % en 2013) selon Coface. Après les récents reclassements des évaluations de l’Espagne, de l’Allemagne et de l’Autriche, le Portugal, qui est sorti du plan de sauvetage et renoue avec la croissance (+ 1,2 % en 2015) a été reclassé également avec la note B assortie d’une surveillance positive. La situation financière des entreprises s’y améliore progressivement. En France et en Italie aussi, on devrait constater une amélioration de la situation financière des entreprises, estime l’assureur-crédit, qui anticipe notamment une hausse du taux de marge des entreprises françaises à 31,1 % fin 2015, soit le niveau de 2009, grâce à l’application du pacte de responsabilité et à la baisse des prix du pétrole.
Des légères améliorations sont attendues à la fois dans les pays avancés (de + 1,7 % en 2014 à + 2,1 % en 2015) et dans les pays émergents (de + 4,2 % à + 4,3 %).
Pour prolonger :
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