1000 décisions d’investissement par an ciblant la France d’ici 2017 (au lieu
de 700 actuellement), dont 300 émanant d’entreprises non encore implantées en
France : tel est l’objectif ambitieux présenté en conseil des ministres le
9 janvier dernier par Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des finances,
à peine rentrée d’un voyage de deux jours en Chine justement consacré à
l’attractivité de la France.
« C’est le cinquième axe du pacte de compétitivité que nous sommes en
train de mettre en œuvre » a souligné Pierre Moscovici lors d’une
conférence de presse où il avait tenu à associé Nicole Bricq, ministre du
Commerce extérieur et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
Parmi les mesures qui seront mises en œuvre dans cet
objectif, certaines sont d’ordre fiscales (nouveau crédit d’impôt compétitivité
emploi, crédit d’impôt recherche, stabilisation des dispositifs d’incitation…),
d’autres sont d’ordre financière (le dispositif Banque public d’investissement)
ou administrative (nouveau passeport «talent » pour améliorer
l’accueil des talents et professionnels étrangers, simplification de certaines
procédures) et enfin d’autres encore sont relèvent d’efforts de communication internationale
(lancement de la campagne «Say oui to France » par l’AFII, mise en
chantier d’une marque « France » fédératrice …).
La présence des deux ministres – y compris celui qu’une journaliste
chinoise a surnommé « le ministre du Made in France » pour ses prises
de position « patriotiques » flamboyantes – visait sans aucun doute à insister sur le
fait que l’attractivité du territoire français pour les investisseurs et
sociétés étrangères n’est pas contradictoire ni avec les priorités du
redressement du commerce extérieur ni avec celui de l’industrie française. Nicole
Bricq s’était d’ailleurs fièrement vêtue d’une marinière et d’un tailleur
pantalon « 100 % Made in France », clin d’œil à son collègue qui en
avait lancé la mode en octobre dernier.
42 % des exportations françaises
Pierre Moscovici n’a pas manqué, du reste, de rappeler
quelques chiffres qui illustrent le poids de ces opérateurs étrangers dans
l’économie et l’industrie françaises : les 20000 sociétés étrangères implantées
en France représentent, avec 2 millions d’employés, 13 % des effectifs salariés et
elles génèrent 20 % des efforts de R&D. Elles contribuent à l’heure
actuelle à 42 % des exportations, selon Nicole Bricq…
Et pour tenter de tordre
le cou aux idées reçues, et notamment à celles qui consisteraient à faire
croire que la France,
ses coûts salariaux et sa fiscalité font fuir les investisseurs étrangers
–Arnaud Montebourg n’a pas hésité à traiter The
Economist de « Charlie Hebdo de la Cty »…-, de citer quelques une de ces sociétés
déjà implantées : l’Américain General Electric, qui emploie 11 000
salariés en France et contribue aux exportations à hauteur de 1 milliard
d’euros, le Japonais Toray, qui vient d’investir 100 millions d’euros à Lacq dans une usine de production de polyacryonitrile (destiné à la fabrication de fibre de carbone); l’Allemand MT Energy, le leader du biogaz implanté en
Alsace ; la société chinoise Synutra qui investit 100 millions d’euros à
Carhaix (au centre de la Bretagne)
dans une usine de poudre de lait … En 2011, les investisseurs américains ont
été en tête des projets créateurs d’emplois avec 149, et les Allemands en ont
mené 120…
Pierre Moscovici, qui était justement en Chine les 7 et 8 janvier
pour convaincre les autorités et investisseurs chinois que la France leur était ouverte, a
d’ailleurs tenu à préciser que son souhait était « d’accueillir plus
d’investissements chinois ». Et Arnaud Montebourg a saisi l’occasion
pour cadrer sa position après le feuilleton Mittal : « ce que nous
n’acceptons pas, ce sont les opérations hostiles et agressives, qui amènent à
terme à la disparition des entreprises » mais « dans la mesure où nos
intérêts stratégiques et ceux de l’Europe sont préservés, nous accueillons les
investisseurs chinois »
CG
Pour en savoir plus :
– Le communiqué de presse officiel en pièce jointe
– Le dossier de presse en pièce jointe