(Actualisé le 20 janvier 15h)
L’annonce de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le 16 janvier, ne fut pas une surprise : l’AIEA a validé la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire signé le 14 juillet, après 21 mois d’intenses tractations. A l’époque à Téhéran, la France fut montrée du doigt pour son intransigeance, mais, comme le disait de façon humoristique son ministre des Affaires étrangères et du développement international (Meadi), Laurent Fabius, le 11 janvier en présentant ses vœux à la presse : « j’ai pesé pour que cet accord soit signé le 14 juillet, non pas seulement pour des raisons techniques, mais parce qu’une négociation difficile doit un jour finir. Et j’ai donc dit notamment à mes collègues européens qu’après le 14 juillet je partais ».
Plus largement, cela donne le coup d’envoi pour le processus de retour de l’Iran dans la communauté internationale, et la réouverture de ses échanges économiques avec le reste du monde.
Une victoire du président Rohani favorable à la reprise des affaires
Incontestablement, la validation officielle de l’accord par l’AIEA est un tournant dans le démantèlement du programme nucléaire iranien, lancé par le Shah d’Iran dans les années cinquante avec l’aide des États-Unis, puis de l’Europe.
Deux jours après l’entrée en vigueur de l’accord, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano, a fait le voyage jusqu’à Téhéran pour des entretiens avec le chef de l’État Hassan Rohani. La levée progressive des sanctions internationales est souvent considérée comme une victoire de ce président réformateur contre la partie la plus conservatrice du régime iranien.
Comme l’a montré Le Moci dans un dossier sur l’Iran, le 26 novembre (lire ici, n° 2000), replié sur lui-même depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran a des besoins considérables à satisfaire, tant en matière de technologies, biens d’équipement, de consommation et services. Les affaires avec l’Occident vont pouvoir ainsi retrouver un rythme de croisière plus régulier.
Des négociations pour réduire la durée de l’accord
A Paris, Laurent Fabius a salué « le début de la pleine mise en œuvre de l’accord nucléaire avec l’Iran » et précisé que « les principales sanctions économiques et financières sont levées ». C’est «une étape importante pour la paix et la sécurité, ainsi que pour les efforts internationaux de lutte contre la prolifération nucléaire », a-t-il ajouté, alors que les discussions qui s’engagent aujourd’hui à Téhéran avec le chef de l’AIEA porteraient sur une réduction de la durée de l’accord du 14 juillet.
Selon Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Yukiya Amano « vient à l’invitation de l’Iran. La durée de l’accord nucléaire est de huit ans, mais nous voulons réduire cette période et cela est possible avec l’aide de l’Agence », a-t-il assuré.
Plusieurs cabinets d’avocats ont livré leurs analyses après le 16 janvier. Le Cabinet Herbert Smith, pour sa part, a fait une liste des sanctions levées et non levées qui fournissent un récapitulatif utile. Cliquez sur : 16janvier2016-iran–jour-de-la-mise-en-oeuvre-.pdf
François Pargny
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