Paris Ile-de-France ne semble pas perdre son attrait pour les investisseurs étrangers. La capitale conforte sa place au sein du Top 5 des métropoles mondiales – sur 35 métropoles étudiées* – les plus attractives en termes d’investissements internationaux. C’est ce que révèle la nouvelle édition de l’Observatoire des investissements internationaux, baromètre annuel réalisé par le cabinet d’audit KPMG pour le compte de l’association privée Paris-Ile de France Capitale Economique, dont les résultats ont été présentés le 1er février lors du 4ème Forum Grand Paris, au siège de à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France.
Le baromètre de KPMG mesure sur une année glissante entre le 1er octobre 2015 et le 30 septembre 2016 le nombre d’investissements dits « greenfield », c’est-à-dire les investissements directs étrangers (IDE) créateurs d’activités nouvelles, comme l’ouverture d’une usine ou d’un centre R&D, qui génèrent des emplois à terme. De fait, le baromètre dont c’est la 8ème édition cette année, ne tient pas compte des investissements purement financiers, ni des fusions et acquisitions ou encore des alliances.
Hausse de 12 % des projets d’IDE à Paris
Paris conserve sa place au 5ème rang du classement des villes les plus attractives pour les investissements greenfield dans l’édition 2017 de l’Observatoire. La Ville lumière a capté 141 projets d’investissements, contre 128 projets dans le précédent baromètre, soit une progression de 12 %.
Un bémol toutefois : si Paris se rapproche de plus en plus de New York (4ème rang) et ses 159 projets, la capitale française arrive cependant loin derrière Londres (1er rang) qui conserve sa place de favorite avec 364 projets, a remarqué Chiara Corazza, directrice de Paris Ile-de-France Capitale Economique. « Nous n’avons pas encore les effets post-Brexit ! » a prévenu Chiara Corazza. En effet, le sondage mené auprès des investisseurs s’arrêtant au 30 septembre 2016, soit deux mois après le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’impact du Brexit n’est pas pris en compte dans l’étude.
Shanghai (208 projets) et Hong Kong (173) se positionnent respectivement au 2ème et 3ème rang. En outre, Paris, estime Chiara Corazza, doit encore faire des efforts pour attirer « plus d’investissements asiatiques et notamment chinois et indiens ». La moitié (50 %) des investissements réceptionnés par Paris proviennent d’Europe et 33 % d’Amérique du Nord et 12 % d’Asie. En outre, Paris reste une destination privilégiée de l’investissement européen.
En ce qui concerne les investissements liés à l’implantation d’un centre de décision, la capitale française séduit les investisseurs pour y installer leurs quartiers généraux, centres de recherche, centre de design, de formation ou de marketing. Bénéficiaire de 81 projets d’implantation de cette catégorie, Paris se hisse dans le Top 3, derrière Londres et Shanghai. Dans le précédent baromètre, la capitale se classait à la 5ème place (80 projets). Totalisant 224 projets liés à l’installation de centre de décision, la capitale britannique arrive encore loin devant Paris.
Paris bénéficie d’importantes marges d’amélioration dans les services financiers, filière dans laquelle elle se classe à la 10ème place, loin derrière Londres, Hong Kong et New York dans le trio de tête. « Dans les services financiers, on a vraiment des progrès à faire », admet Chiara Corazza qui met en cause des faiblesses structurelles dans ce domaine.
L’Europe premier bénéficiaire des investissements mondiaux
La dynamique parisienne s’inscrit dans celle plus globale, de l’Europe. « L’Europe se porte bien », a commenté Chiara Corazza. Le Vieux Continent est la première destination d’accueil des investissements internationaux greenfield. Les investissements émis vers la « Grande Europe », qui réunit l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, ont augmenté de 22 % en 2016.
Cette Grande Europe a ainsi perçu 36 % du total des investissements mondiaux. L’année dernière, l’Asie était passée devant l’Europe pour la première fois depuis la création de l’Observatoire, grâce notamment au développement des investissements intra-zone. « Cette année, l’Europe a repris sa place », a indiqué Nicolas Beaudouin, associé KPMG, directeur du développement Paris & centre, qui présentait les résultats du baromètre.
L’Europe est également le premier émetteur d’investissements dans le monde. « L’Europe est un investisseur majeur dans le monde », a souligné Nicolas Beaudouin.
Venice Affre
*L’étude s’intéresse aux investissements greenfield réalisés dans 35 métropoles mondiales : Paris, Londres, Barcelone, Madrid, Moscou, Francfort, Düsseldorf, Varsovie, Dublin, Amsterdam, Istanbul, Abou Dhabi, Mumbai, Bangalore, New Delhi, Tokyo, Séoul, Shanghai, Hong Kong, Pékin, Sydney, New York, San Francisco, Toronto et São Paulo. Pour mieux représenter la concurrence mondiale entre les villes, dix nouvelles métropoles ont été intégrées au panel de l’édition 2017 du baromètre : Hyderabad (Inde), Puna (Inde), Hô Chi Minh, Rangoon (Birmanie), Kuala Lumpur, Mexico City, Montréal, Melbourne, Los Angeles, Munich et Johannesburg, première ville africaine à faire son entrée dans le classement.