« Cause nationale »,
« renaissance de l’industrie », « mobilisation
générale » : il y avait des accents patriotiques, de révolution et de
guerre économique dans le discours que le ministre du Redressement productif,
Arnaud Montebourg, a délivré à la presse, le 5 février, à l’issue du lancement
du Conseil national de l’industrie (CNI), qui succède à la Conférence nationale
de l’industrie (CNI), créée dans la foulée des États généraux de l’industrie,
il y a trois ans.
Président d’honneur de
Sanofi-Aventis, Jean-François Dehecq est maintenu pour piloter le nouveau CNI,
dont la composition est désormais élargie aux artisans, aux territoires
(régions, collectivités…) ou encore à la Banque publique d’investissement
(BPI). Ce sera ainsi « le Parlement de l’industrie », a lancé Arnaud
Montebourg, qui a aussi évoqué les Comités stratégiques de filière (CSF) qui,
sous l’égide du CNI, sont chargés de dégager la meilleure stratégie dans leur
filière. Alors que la veille un CSF
chimie-matériaux avait été annoncé, le CNI a décidé de lancer un
nouveau Comité stratégique sur les industries extractives et la première
transformation.
Un accord donnant-donnant, selon le ministre
« Pour construire les
filières, nous attendons des propositions de toute la société, de la PME au
donneur d’ordre en passant par les fédérations professionnelles, a prévenu
Arnaud Montebourg. C’est un accord donnant-donnant. L’ État fixe le cap
technologique, mobilise l’investissement public et détermine les orientations
avec les filières ».
« Pour la première fois »,
selon lui, constructeurs automobiles et équipementiers ont été réunis pour
discuter du dossier du véhicule économe, consommant deux litres aux 100 kilomètres. Le véhicule « 2 litres aux 100 » est « un cap technologique et
la France gardera son avantage technologique », assène le ministre, qui
indique que l’État « discute avec la profession » et « cherche à
lui faire partager sa vision ».
Autre exemple, celui du train à
grande vitesse (TGV) du futur. « Les idées étaient déjà sur la table, le gouvernement a fixé à 2018 sa
date de réalisation, et, en face, a mis la commande publique », explique
Arnaud Montebourg. Dans la chimie et les plastiques, un « contrat »
de filière devrait permettre d’orienter la profession vers la « chimie du
végétal », de façon, par exemple, à remplacer les sacs plastiques,
« dont 90 % sont fabriqués à partir d’hydrocarbures importés d’Asie par
des sacs biodégradables made in France ».
« Nous avons aussi demandé
au CNI de donner des avis et d’échafauder des propositions en matière énergétique,
de financement des entreprises et de drainage de l’épargne », a révélé le
ministre, qui souhaite encore que soient trouvées des passerelles entre les
filières qui perdent des emplois et celles qui peinent à recruter et à remplir
leurs besoins. D’après l’AFP, Arnaud Montebourg a indiqué à la fin de sa
conférence de presse son intérêt pour le gaz de houille généré par une
roche-mère de type charbonneuse, « un gaz made in France, un gaz en marinière en quelque sorte qui pourrait
assurer à la France entre cinq et dix ans de consommation à la filière chimie ».
François Pargny
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