Les flux d’investissements
directs étrangers (IDE) à destination du continent africain ont fortement
progressé ces dix dernières années, constate une étude du cabinet d’audit Ernst &
Young parue le 3 mai. Les IDE devraient atteindre 150 milliards de dollars en
2015, créant près de 350 000 emplois, ce qui rend les prévisions de croissance
des investisseurs optimistes.
Menée auprès de 562
dirigeants de 38 pays, appartenant à différents secteurs d’activité, l’étude
montre que les investisseurs étrangers perçoivent, sur le long terme, des opportunités de
croissance en Afrique. 75 % des interrogés sont optimistes
pour les trois prochaines années. 43 % d’entre eux envisagent d’investir dans le continent, et 19 % prévoient d’y maintenir leurs activités déjà implantées. Quant aux dirigeants qui ne souhaitent pas y investir (29 %), ils citent l’instabilité de l’environnement politique, ainsi que la corruption et l’insécurité comme les premières barrières à l’investissement.
Si les risques
d’investissement sont élevés, la prise de risque, nuance Ernst &
Young, peut
être gérée et la rentabilité peut alors être importante. Aussi, sans véritable surprise, la majorité des répondants
estime que le secteur des industries extractives (pétrole et gaz naturel) sera, d’ici quelques années, le secteur bénéficiant du potentiel de croissance le plus élevé.
Pour 44 % des dirigeants interrogés, les secteurs de l’exploitation minière et des métaux, seront d’ici deux ans, les activités à plus fort potentiel de croissance. Toutefois, souligne l’étude, d’autres
secteurs comme le tourisme, les services financiers, les télécommunications, et
la construction ont commencé à émerger, et sont devenus de nouvelles
options d’investissements attrayants.
En 2010, les services financiers ont représenté 16 % des parts de projets d’IDE contre 5 % pour le secteur du charbon, du pétrole, du gaz naturel, et le secteur des métaux. L’activité manufacturière a, elle, attiré 23 % des parts de projets d’IDE contre 5 % pour l’activité extractive, en baisse de 13 % depuis huit années consécutives.
Par ailleurs, le continent
attire de plus en plus d’investisseurs des pays émergents, lesquels
représentent 38 % du total des investissements. 74 % de ces investisseurs estiment que l’Afrique est devenue, au cours des trois dernières années, une destination
attrayante en termes d’investissement.
Les dirigeants des pays
développés se montrent, eux, moins confiants, considérant que le
développement du continent africain a stagné ces dernières années. Les investisseurs des marchés développés représentent cependant toujours, rappelle l’étude, la plus grande
part des investissements.
Pour le futur, les prévisions tablent sur une croissance du PIB africain de 5 %. L’étude rappelle aussi que les retours sur investissement ont été parmi les plus élevés du monde. Il est donc recommandé aux investisseurs étrangers d’identifier les secteurs à fort potentiel de croissance, sans oublier de tenir compte des écarts de croissance identifiés dans les 50 pays du continent. Et de diversifier leurs investissements dans des secteurs qui seront porteurs, comme ceux des services et des produits finis, du fait d’une diversification des économies du continent.
Venice Affre