« La
Grèce est un pays compliqué, sensible », mais « on
n’a pas fait de réduction de couverture sans fondement » a expliqué au Moci Ludovic Sénécaut, président du directoire de Euler
Hermes Sfac, lors d’un entretien téléphonique aujourd’hui 21 octobre. Et d’ajouter : «Sur les six derniers mois, notre encours de garanties
a été stable, à 3,5 milliards d’euros : il n’y a pas eu d’évolution à la
hausse, ni à la baisse ». Dans ce pays, « la sinistralité est élevée, mais elle ne se dégrade pas depuis le début de l’année ».
La position d’Euler Hermes tranche avec les rumeurs de retrait brutal de la Grèce de certains assureurs-crédits ces derniers jours. Le président de l’AMRAE (Association
pour le management des risques et des assurances de l’entreprise), qui regroupe
des risk managers (gestionnaires des risques) d’entreprises, Gilbert Canameras, avait ainsi tiré l’alarme il y a quinze jours à la suite d’informations émanant de membres qui s’inquiétaient d’un désengagement brutal de Coface de ce pays (voir notre lettre confidentielle MOCI news du 20 octobre). Un apaisement avait été trouvé avec la publication, le 18 octobre, d’un communiqué conjoint de l’Amrae et de Coface dans lequel cette dernière indiquait « qu’elle examinera au cas par cas pour les acheteurs de premier
rang, tous les dispositifs pour ajuster leurs encours au strict nécessaire et
ainsi permettre à chacun de protéger équitablement ses intérêts dans un strict
respect de ses obligations. »
Ludovic Sénécaut explique la relative sérénité d’Euler Hermès sur la Grèce par la présence de sa compagnie, en direct, sur le terrain : « Nous sommes présents sur place à travers notre
filiale Euler Hermes Emporiki qui emploie 60 personnes. On regarde les risques
dans la durée au cas par cas. », argumente-t-il. « Cela correspond au modèle Euler Hermes : nous
construisons notre information nous-mêmes. L’analyse des risques est faite dans
le pays, par des gens qui connaissent les entreprises et discutent avec leurs
responsables ». Reste que tout comme Coface, Euler Hermes considère la Grèce et ses entreprises comme des risques très élevés : le risque de paiement est évalué à 3/3, la pire note. Et l’examen des lignes de crédit au cas par cas est de rigueur.
Christine Gilguy
Pour en savoir plus :
Lire la fiche de risques pays du MOCI sur la Grèce parue dans notre fiche pays Grèce