Entre la France et le Maroc, la brouille diplomatique n’est plus qu’un mauvais souvenir. La douzième Rencontre de haut niveau franco-marocaine, qui s’est tenue à Paris, les 28 et 29 mai, a marqué une relance tous azimuts de la coopération économique entre les deux pays après la reprise de la coopération judiciaire intervenue en janvier 2015 et la rencontre des deux chefs d’État, en février suivant.
Elle a mobilisé d’importantes délégations ministérielles de part et d’autre, pour le séminaire intergouvernemental qu’ont présidé les deux chefs de gouvernement Manuel Valls et Abdelilah Benkiran. Elle a aussi mobilisé les milieux d’affaires lors d’un important forum co-organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (Cgem) et Medef International, à Paris le 28 mai. Signe que les affaires reprennent, ce dernier événement avait été précédé de la deuxième édition du Forum de partenariat Maroc France, sous l’égide de la CCI Paris Ile-de-France, la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) et l’agence Maroc Export avec quelque 1 200 rendez-vous B to B, les 20 et 21 mai, à la Bourse du Commerce.
La France est actuellement, à quasi-égalité avec l’Espagne (4,59 milliards d’euros d’importations marocaines) le premier fournisseur du Maroc (4,55 milliards en 2014, d’après les Douanes marocaines). Et l’Hexagone est aussi le premier bailleur de fonds de Rabat et investisseur dans le pays. Quelque 33 des membres du Cac 40 sont présents au Maroc, et près de 750 filiales d’entreprises françaises qui y emploient 80 000 personnes.
Outre une relance des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays, cette rencontre a en effet été l’occasion de réaffirmer une volonté commune de développer un axe de développement triangulaire associant les opérateurs français, marocains et africains. Le Maroc est le deuxième investisseur africain en Afrique, le premier en Afrique de l’Ouest et une centaine d’opérateurs français ont déjà compris qu’ils pouvaient se développer sur le continent en utilisant leurs filiales au Maroc.
Témoin de cette dynamique, après Renault à Tanger Med, c’est PSA Peugeot Citroën qui vient d’annoncer un important investissement industriel au Maroc avec en ligne de mire une reconquête des marchés africains (voir ci-contre). Signe que les milieux d’affaires des deux pays sont sur la même longueur d’onde que leur gouvernement respectif, une convention de coopération a été paraphée entre Pierre Gattaz, président du Medef et Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Cgem. Elle vise, selon la Cgem, « […] à faciliter les échanges de marchandises et les flux d’investissement entre les deux pays » et à « encourager l’établissement des entreprises marocaines en France et celui des entreprises françaises au Maroc ». « La complémentarité des économies française et marocaine doit permettre de gagner ensemble des marchés à l’international, notamment en Afrique subsaharienne », a déclaré de son côté le Medef.
Desk Moci