Cette année, les entreprises devront faire face à une
résurgence des défaillances, notamment en Europe, informe le leader
mondial de l’assurance-crédit Euler Hermes dans son dernier rapport (voir en fichier attaché le communiqué de presse et la présentation powerpoint des perspectives faite ce matin à Paris). Si en 2011
les défaillances d’entreprise étaient encore orientées à la baisse au niveau
mondial (-3%), il n’en va pas de même pour 2012. Euler Hermes anticipe une
hausse de +12% en Europe, et un clair rebond au niveau mondial à +3%.
25 des 33 pays étudiés devraient passer au rouge cette
année, les pays d’Europe en tête, notamment ceux du pourtour méditerranéen
(+19%), très fragilisés par la crise actuelle. Dans les régions Amériques et
Asie-Pacifique, les défaillances continueraient de reculer, mais ce rythme se
casserait nettement avec -7% et -1% en 2012 respectivement (après -12% et -5%
en 2011). En cause, des perspectives de croissance très affaiblies.
« La très nette baisse d’activité au niveau mondial,
conjuguée au resserrement des politiques monétaire et budgétaire, se traduira
en 2012 par une remontée des défaillances d’entreprises, explique Wilfried
Verstraete, président du directoire d’Euler Hermes. Cette évolution sera
d’autant plus marquée en Europe où demande déprimée, débouchés à l’export en
berne, et difficulté des entreprises à se financer sont autant de facteurs qui
indiquent une convalescence difficile, et appellent à une vigilance
particulière à porter à la gestion du poste clients.»
En outre, l’assureur-crédit note une balance des risques
pays « mal orientée ». En fin d’année 2011, près de 60% des pays du
panel Euler Hermes (plus de 240 pays) affichaient un risque considéré comme
significatif ou élevé. Et la tendance est à l’augmentation du risque. En
décembre 2011, Euler Hermes a revu à la baisse quatre notes pays (Grèce,
Philippines, Slovénie et République Tchèque) qui accusent le coup de
perspectives de croissance mal orientées. Seule la Turquie a vu sa note
s’améliorer d’un niveau de risque « 4 » (élevé ) à
« 3 » (significatif), reflétant, malgré un besoin de financement
extérieur toujours élevé et une inflation galopante, un secteur privé toujours
plus diversifié et réactif, et une politique économique davantage sous
contrôle.
Les estimations sur la croissance mondiale montrent une
tendance à la baisse avec un ralentissement à +2,7% en 2012, après +3% en 2011,
reflétant l’essoufflement des pays émergents et l’enlisement des pays
« submergés ».
La zone euro, dans les limbes, connaîtrait une croissance
atone (+0,3%) et ses membres de plus ou moins brefs épisodes récessifs : d’une
Allemagne à flot (+0,8% en 2012 après +3% en 2011) à une récession établie
comme en Grèce (-2,7% en 2012 après -5,5% en 2011), au Portugal (-1,9% en 2012
après -1,4% en 2011) et Italie (-0,2% en 2012 après +0,5% en 2011). La France quant à elle aura
une croissance du PIB à +0,4%, après +1,6% en 2011. « Le rendez-vous
politique de l’année 2012 aura, comme aux Etats-Unis par exemple, un effet sur
l’activité, entre l’attentisme pré-électoral et le recalibrage de la politique
économique », explique Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.
Seuls les Etats-Unis devrait connaître une période de grâce,
mais fragile, en 2012 (+1,8%). Tandis que la croissance des principaux pays
émergents ralentirait: +8,1% pour la Chine (après +9,2 en 2011) et +3% au Brésil
(comme en 2011), par exemple.
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Acheter en ligne notre Atlas 2011 des risques pays ou lire dans nos fiches pays la rubrique « Les + MOCI – Risques pays »