Le plan pour
l’emploi de 447 milliards de dollars (300 milliards d’euros) que Barack Obama a
présenté le 8 septembre au Congrès devait être un électrochoc. Il n’a pas
remporté l’adhésion des employeurs et suscite des analyses contradictoires
parmi les économistes.
La
croissance des Etats-Unis, moteur du commerce mondial, est handicapée par un
taux de chômage qui caracole au-delà des 9 %. Partant de ce constat, le
président Obama a présenté un American
jobs act qui fait la part belle à la baisse des charges sociales qui
accaparent à elles seules 240 milliards de dollars. Une stratégie qui, combinée
à des crédits d’impôts, a laissé de marbre les employeurs.
Le syndicat
patronal du secteur de la construction, l’Associated Builders and Contractors
(ABC), s’est ainsi dite « déçue que
le président n’ait trouvé aucune idée innovante » pour redresser l’économie
du pays. La National Association of Manufacturers (NAM), la principale
organisation de défense des intérêts des industriels a quant à elle déclaré que
le président avait « faux sur toute
la ligne ». Les entreprises, qui se sont en revanche réjoui des 50
milliards de dollars que ce plan veut consacrer à la modernisation des
infrastructures, auraient sans doute préféré un plan de relance de la consommation.
Du côté des
économistes, les analyses divergent. L’American jobs act devrait selon eux permettre un surcroît de
croissance du PIB de 1,5 % à 2 %.Le nombre d’emplois créés varierait de
1à 1,9 million, soit du simple au double ! Mais les baisses d’impôts
proposées par ce plan peuvent laisser craindre une augmentation de l’épargne
qui nuirait à la consommation. Si cette dernière a rebondi en juillet, la
confiance des ménages a, elle, dégringolé en août. Des indicateurs
contradictoires qui laissent les observateurs dans l’expectative.
Ce plan de
relance de l’emploi, avant de prouver son efficacité, doit encore être voté, et
c’est sûrement son premier défi. A quelques mois des élections présidentielles,
il va en effet falloir à Barack Obama convaincre les républicains, majoritaires
à la Chambre et dotés d’une minorité de blocage au Sénat, de le voter.
Sophie
Creusillet