Depuis l’annonce, le 7 janvier, par les autorités sanitaires chinoises et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de la découverte à Wuhan (province du Hubei) du 2019-nCoV, un nouveau virus respiratoire de la famille des Coronavirus (CoV) proche du Sras, l’inquiétude ne cesse de monter dans le monde. Partout, on redoute en effet une propagation rapide de l’épidémie, facilitée par les voyages internationaux.
Et pour cause, la contagion exponentielle du virus, responsable de pneumonies virales potentiellement mortelles, est avérée. À ce jour, au 22 janvier, plus de 400 cas ont été déclarés par les autorités chinoises tandis que neuf décès liés à ce virus transmissible entre les humains ont été constatés. Et ce bilan évolue chaque jour, à la hausse. Les autorités chinois ont fini par mettre Wuhan en quarantaine.
Propagation en Corée du Sud, Thaïlande, Japon et aux États-Unis
Des cas du virus, initialement localisé sur un marché de fruits de mer de la ville de Wuhan, ont été rapportés dans d’autres grandes villes chinoises à Shanghai, Shenzen et Pékin mais également dans d’autres pays d’Asie en Corée du Sud, en Thaïlande et au Japon chez des personnes ayant séjourné à Wuhan.
Un premier cas a été diagnostiqué en Occident aux États-Unis dans l’État de Washington a confirmé hier l’agence fédérale américaine en matière de protection de la santé publique, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Ce nouveau coronavirus est toutefois différent du virus SARS-CoV, responsable de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait touché le pays en 2003 avant de se propager, et du MERS-CoV identifié en 2012 en Arabie saoudite, prévient l’Institut Pasteur.
Les coronavirus se transmettent de personne à personne par voie aérienne, au contact de sécrétions ou d’objets contaminés, particulièrement en période hivernale. À l’heure actuelle, aucun traitement spécifique ou vaccin n’est disponible contre ces virus. Seul le respect des mesures préventives permet de limiter les risques d’infections.
Des recommandations à suivre mais pas de restrictions des voyages
Face aux risques sanitaires liés à ce nouveau virus et à sa propagation, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères n’a pas tardé à réagir et publié des recommandations sur son site France Diplomatie dans la rubrique « Conseils aux voyageurs ». Les recommandations pour les ressortissants français se rendant en Chine sont accessibles en suivant ce lien : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/chine/
Les informations sont actualisées « en permanence » a fait savoir la porte-parole du Quai d’Orsay Agnès von der Mühll lors d’un point presse tenu hier 21 janvier.
Ces recommandations ont par ailleurs été diffusées sur Twitter, ainsi qu’aux ressortissants ayant déclaré un voyage en Chine via l’application Ariane, laquelle leur permet d’être alertés en cas de crise lors d’un voyage à l’étranger.
Appeler le 15 rapidement
Il est notamment recommandé aux ressortissants ayant séjourné en Chine à leur retour en France, en cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires) d’appeler le Samu – Centre 15 rapidement, avant toute consultation chez un médecin généraliste ou dans un service d’urgence.
À l’approche du nouvel an chinois, dont le coup d’envoi des festivités sera donné dans moins de quatre jours, le 25 janvier, et qui sera célébré par des millions de Chinois, International SOS appelle à la vigilance les voyageurs du monde entier qui se rendront en Chine. « Les inconnues sont nombreuses et les informations évoluent rapidement », a ainsi prévenu le spécialiste français des services de gestion des risques de santé et de sécurité à l’international.
De son côté, l’OMS ne préconise pas à ce stade de restrictions des voyages ni la mise en place de procédures de dépistage pour les pays concernés. Une réunion doit se tenir ce jour à 19h au siège de l’Organisation à Genève pour déterminer s’il convient de déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale ».
A. Buzyn : « Les recommandations aux aéroports ont été données »
Invitée de la matinale d’Europe 1, le 21 janvier, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la santé, a affirmé que des mesures de prévention sont déjà prises en France rappelant que « la situation est suivie de très près depuis plusieurs semaines déjà » par son ministère et par l’OMS.
Concrètement, « les voyageurs qui reviennent de Chine quelque soit leur trajet reçoivent une information sur la conduite à tenir en cas de température », a-t-elle exposé. « Il leur est demandé s’ils sont fébriles et s’ils se sentent mal, de ne pas se rendre aux urgences, de ne pas aller chez un médecin mais d’appeler le centre 15 », a-t-elle développé.
Des consignes ont également été données au personnel au sol des aéroports hexagonaux. « Aujourd’hui, plus de 100 vols par jour arrivent de Chine dans douze aéroports français », a indiqué la ministre. « Les recommandations aux aéroports ont été données », a-t-elle assuré. Les personnels au sol savent ainsi « exactement quoi faire » si un voyageur se présente avec un cas de fièvre à son retour de Chine. Ils doivent contacter le 15 qui décidera de la conduite à tenir.
Il n’y a donc pour l’heure pas d’annulations de vols « à prévoir » d’après la ministre car a-t-elle expliqué « ça reste une épidémie qui est pour l’instant encore cantonnée ». Toutefois, après la réunion de crise qui se tiendra ce jour à l’OMS, des mesures pourraient être prises à l’échelle européenne et mondiale. « Nous verrons si les Européens prennent des mesures supplémentaires », a déclaré la ministre. « Nous considérons aujourd’hui que les réponses doivent être européennes », a-t-elle souligné.
En effet, dans cette crise sanitaire, il faut également tenir compte des voyageurs qui atterrissent à Bruxelles et arrivent en France par la route. Les mêmes mesures doivent donc être prises dans tous les aéroports européens pour être efficaces.
A suivre…
Desk Moci