Dans le sillage de la visite officielle d’Emmanuel Macron, les 8 et 9 novembre derniers, pour l’inauguration du Louvre d’Abou Dhabi (voir notre article), le Premier ministre Édouard Philippe s’est rendu à son tour aux Émirats arabes unis (EAU), les 10 et 11 février, pour participer à la sixième session annuelle du Sommet mondial des gouvernements, en anglais The World Government Summit (notre photo), surnommé aussi le “Davos” du Moyen-Orient, ayant réuni à Dubaï du 11 au 13 février de nombreux décideurs publics et privés du monde entier.
Promouvoir auprès des investisseurs les bienfaits des réformes
Trois mois après la visite du président Macron dans cet émirat, premier producteur de gaz liquéfié au monde, le chef du gouvernement s’est rendu aux Émirats en VRP des réformes engagées par son gouvernement au cours des huit derniers mois pour améliorer l’attractivité de la France. Objectif : inciter les investisseurs –notamment les fonds souverains qu’alimente la manne du pétrole et du gaz– à placer leurs fonds en France. Dans son discours au World Government Summit, Édouard Philippe a donc vanté les réformes du droit du travail mises en œuvre par son gouvernement pour donner un cadre favorable à l’investissement et aux entreprises. « C’est la raison pour laquelle, a-t-il déroulé, nous nous sommes engagés dans une diminution cohérente, progressive et inéluctable, irréversible de la fiscalité qui pèse sur les entreprises en garantissant une stabilité, une visibilité à cette baisse des prélèvements obligatoires».
Le chef du gouvernement a réitéré ses arguments devant les représentants de la communauté française (35 000 Français sont établis aux Émirats arabes unis, dont 25 000 vivent à Dubaï). Édouard Philippe a ainsi rappelé que son gouvernement avait entrepris « dès sa nomination », a-t-il insisté, de transformer le droit du travail « pour faire en sorte qu’il soit plus adapté aux réalités des petites et des moyennes entreprises » mais également, a-t-il ajouté, « en transformant la fiscalité pour baisser les prélèvements obligatoires dans le temps ».
La commande d’Emirates de 20 A380 confirmée pendant la visite d’Édouard Philippe
Le volet commercial de cette visite n’a pas été négligé, puisqu’elle a permis la signature entre Airbus et la compagnie aérienne Emirates d’un contrat portant sur la commande ferme de 20 A380 supplémentaires assorti d’une option sur 16 autres appareils supplémentaires, finalisant ainsi le protocole d’accord conclu antérieurement, le 18 janvier, entre Airbus et la compagnie du Golfe. Le contrat a été signé à Dubaï par le patron d’Emirates, le cheikh Ahmed Bin Saeed Al-Maktoum, et côté français, par Fabrice Brégier, président d’Airbus Commercial Aircraft et Chief Operating Officer d’Airbus.
La commande globale de 36 appareils est estimée à 16 milliards de dollars selon les derniers prix catalogue. Les livraisons de l’avion, qui a contribué au succès d’Emirates, devraient commencer dès 2020. Cette commande est d’autant plus stratégique qu’elle permet de sauver le programme du très gros porteur de l’avionneur européen menacé d’arrêt faute du décollage des ventes. « Cet accord souligne notre engagement envers le programme A380, assurant la stabilité de la chaîne de production (…) », a ainsi déclaré le cheikh Ahmed Bin Saeed Al-Maktoum.
Un satellite « hyperspectral » pour observer le changement climatique
Dans le domaine de la coopération spatiale, la visite du Premier ministre aura également été fructueuse. Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d’études spatiales (Cnes), et Ahmed Belhoul Al Falasi, le président de la United Arab Emirates Space Agency (UAESA), ont signé, en sa présence et celle de son homologue Mohammed ben Rachid Al Maktoum, Premier ministre et vice-président des Émirats arabes unis et émir de Dubaï, un accord en vue de développer un satellite utilisant l’imagerie « hyperspectrale » pour lutter contre le changement climatique.
La signature de cet accord entre le Cnes et l’UAESA est la première réalisation concrète de l’accord signé le 9 novembre dernier, lors de la visite officielle dans le pays du président de la République, pour approfondir la coopération entre les deux pays, en particulier dans l’observation de la Terre, afin d’accroître le rôle des missions spatiales dans la lutte contre le changement climatique.
Venice Affre
Pour prolonger :
– Aéronautique / Export : les 36 A380 d’Emirates redonnent de l’oxygène à Airbus
– France / Moyen-Orient : les bénéfices de la visite d’E. Macron aux EAU et en Arabie Saoudite
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Notre dernier numéro spécial Où exporter en 2018 ? Algérie, Allemagne, Argentine, Indonésie… qui traite des marchés porteurs dans le Golfe.