« Pour la quatrième année consécutive, le moral des ménages en Europe n’est pas bon et même il se dégrade, sauf en Allemagne », a souligné le 25 janvier, Pascal Roussarie, directeur de la communication extérieure chez Cetelem, lors de la présentation du 22e Observatoire Cetelem consacré aux classes moyennes dans douze États européens (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, France, Italie, Portugal, Hongrie, République tchèque, Russie, Slovaquie, Pologne et Roumanie).
En fait, les classes moyennes (définies comme étant la catégorie des 60 % située entre les 20 % des plus riches et les 20 % des plus pauvres dans chaque pays) estiment que « l’ascenseur social fonctionne toujours, mais que leur avenir ne sera pas obligatoirement meilleur », selon Thierry Laborde, administrateur délégué général de BNP Paribas Personnal Finance, spécialiste des financements aux particuliers (avec notamment Cetelem, n°1 du crédit en Europe).
L’enquête montre que les ménages confrontés à la crise économique cherchent à maîtriser leurs dépenses, leur épargne et leurs investissements, se recentrant ainsi sur deux priorités : la santé et l’éducation des enfants. Seul pays « où on est plutôt optimiste, l’Allemagne », remarque Thierry Laborde.
De façon concrète, sur la base de l’enquête réalisée en novembre et décembre 2011 avec les cabinets BIPE et TNS Sofres auprès d’un échantillon de plus de 6 500 européens, la note attribuée par les classes moyennes à la situation générale de leur pays s’est dégradée depuis un an. Elle est ainsi passée de 4 sur 10 en 2011 à 3,8 pour 2012. La Hongrie et le Portugal recueillent les notes les plus basses cette année (2,7 et 2,6 respectivement), alors que l’Allemagne est la seule nation avec une note supérieure à la moyenne (6,2) et en progression (5,8 en 2011).
Comment expliquer l’optimisme des classes moyennes outre-Rhin ? Ces dernières années, l’économie allemande a bénéficié de la flexibilité du marché du travail (absence de salaire minium général, le SMIC étant fixé par branche, développement des contrats à durée déterminée et du temps partiel, blocage des salaires). Sa croissance, tirée par les exportations, s’est ainsi élevée à 3,7 % en 2010 et 2,9 % en 2011. Et le chômage a reculé, passant de 6,8 % à 5,9 %. Il devrait encore baisser à 5,7 % cette année.
« Aujourd’hui, on s’oriente vers le plein emploi et les Allemands se déclarent à la fois optimistes pour leur pays et pour eux-mêmes », expose Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire Cetelem. Et ce, malgré une croissance économique moins forte, qui serait inférieure à 1 % cette année, de l’ordre de 0,8 % exactement. « En fait, pour l’économie allemande, c’est une période de transition. Il n’y a plus seulement le moteur des exportations. Les ménages pensent que la période est favorable à plus de consommation », précise Flavien Neuvy.
Comme les autres Européens de l’Ouest, les Allemands érigent le maintien de leur niveau de vie comme la première des priorités. Mais alors que les autres Européens de l’Ouest estiment que la seule solution est de réduire les dépenses dans l’habillement, les loisirs et l’alimentation, les Allemands s’attendent à des augmentations de revenus. « J’ai pu ainsi constater, en me rendant tout récemment en Allemagne, que de nombreux salariés n’hésitaient pas à y démissionner de leur entreprise pour trouver un emploi plus rémunérateur », relate Flavien Neuvy.
En Europe de l’Est, la priorité majeure est l’augmentation des revenus. « Les salaires et les revenus y étant pour le moment inférieurs par rapport à l’Europe de l’Ouest, un sentiment de frustration se développe. Les prix de vente y sont trop élevés alors que les sollicitations pour des produits de pointe sont les mêmes », commente Flavien Neuvy. Ce ne sont alors plus la santé ou l’éducation des enfants qui dominent, « mais les dépenses matérielles », complète Pascal Roussarie. Selon Thierry Laborde, « à l’Est, les classes moyennes partagent encore un peu le rêve américain ».
François Pargny
Pour en savoir plus :
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1 Les résultats de l’enquête 2012 de l’Observatoire du Cetelem
2 Le GPS Business du MOCI. En tapant « Allemagne » dans l’onglet « Où » et « consommation » dans « recherche avancée », accédez à toute une série d’actualités sur la consommation allemande et à une liste de salons se tenant en 2012.
Contacts Cetelem :
Pascal Roussarie, directeur de la Communication extérieure, pascal.roussarie01 46 39 91 30
Flavien Neuvy, responsable de l’Observatoire, [email protected], tél : 01 46 39 10 68