Après deux années de croissance molle en 2012 et 2013, le commerce mondial de marchandises (en valeur) devrait croître à un rythme soutenu pour passer de 2,5 %, taux atteint l’an dernier, à environ 8 % d’ici 2016, a rapporté la banque HSBC, le 16 septembre, dans son rapport semestriel « HSBC Global Connections » qui analyse les échanges bilatéraux de biens et de marchandises de 25 pays*.
Cinq pays asiatiques parmi les exportateurs les plus dynamiques
Réalisé par Oxford Economics en partenariat avec HSBC Global Research, l’étude montre que parmi les six pays qui devraient enregistrer la plus forte croissance des exportations, cinq sont originaires d’Asie à savoir Vietnam, Chine, Inde, Malaisie et Indonésie. Dans chacune de ces économies, l’analyste table sur une croissance moyenne des exportations située entre 8 et 11 % par an sur la période 2014-2030.
La part des exportations chinoises dans le commerce international de marchandises, estime le groupe HSBC, va bondir pour passer de 18 % en 2013 à 29 % en 2030. La Chine représentera à elle seule un tiers de l’augmentation prévue du commerce mondial au cours de la période.
L’Inde pour sa part devrait connaître les plus fortes perspectives de croissance à long terme (2014-2030) de ses exportations. Deuxième pays le plus peuplé du monde, après la Chine, l’Inde a enregistré une croissance économique inférieure à 5 % par an au cours des deux dernières années. Cependant, l’étude montre que le pays a la possibilité de combler la faible croissance de son PIB en réorientant son économie vers l’export.
Pour l’heure, comme le souligne HSBC, les exportations indiennes de marchandises sont largement dominées par des secteurs à faible valeur ajoutée qui font appel à une main-d’œuvre peu qualifiée. Mais à l’avenir, la banque s’attend à l’émergence de secteurs nécessitant une main-d’œuvre qualifiée comme l’industrie pharmaceutique et les équipements de transport, qui deviendront les principaux contributeurs aux exportations globales du pays.
France : une prévision de croissance de 3 % par an d’ici 2017
En ce qui concerne la France, HSBC s’attend à ce que la croissance des exportations de marchandises reste inférieure à celle des exportations de services, autour de 3 % par an en 2015-2017, avant de se redresser légèrement à environ 4 % par an à moyen terme.
Le principal partenaire commercial de la France est l’Europe, qui représentait environ 60 % du total des exportations en 2013. « Cependant, comme nous prévoyons que la demande en provenance d’Asie augmente à un rythme plus rapide, l’importance de l’Europe en tant que destination d’exportation sera progressivement érodé », signale la banque.
Mais l’Allemagne et d’autres grandes économies européennes resteront importantes pour le commerce extérieur français. En 2020, ces pays seront les destinataires de presque la moitié du total des exportations françaises. De plus, la France pourrait profiter davantage de la demande des pays émergents si les décideurs politiques mettaient en œuvre des réformes structurelles supplémentaires pour augmenter la compétitivité à l’exportation du pays.
En France, pour la première fois depuis trois ans, les perspectives de croissance à 6 mois devraient être plus favorables, avec un indice de confiance TCI (Trade Confidence Index) à 101 (contre 98, en mars 2014).
Venice Affre
*Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Bangladesh, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Égypte, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Irlande, Japon, Malaisie, Mexique, Pologne, Royaume-Uni, Singapour, Turquie et Vietnam