Favorisé par des importations en baisse et une légère croissance des exportations, le déficit commercial français a reculé en mars pour atteindre – 4,7 milliards d’euros après – 5,65 milliards en février, selon les chiffres des douanes
publiés le 7 mai. Après deux mois de repli, les exportations – tirées par de grands contrats de matériels de transport – se sont élevées à 36,2 milliards d’euros
contre 35,7 milliards d’euros pour le mois précédent.
Après un creux conjoncturel de deux mois, les exportations de matériels de transport ont rebondi pour se rapprocher de leurs meilleurs niveaux. Outre des livraisons définitives record d’Airbus, il faut noter la vente d’un paquebot au Panama pour 509 millions d’euros. Bien que l’absence de ventes significatives de satellites demeure, les exportations en Allemagne, dans le cadre de la fabrication coordonnée d’Airbus, sont toutefois sensiblement plus élevées que le mois dernier. S’agissant des ventes de véhicules automobiles, ces dernières affichent une petite reprise.
En contre-partie, les exportations de produits pharmaceutiques, notamment les livraisons de médicaments vers l’Afrique, ont chuté. Quant aux ventes de produits chimiques, elles ont diminué vers les grands clients de l’Union européenne (UE) à l’exception du Royaume-Uni. Elles restent cependant soutenues vers les nouveaux Etats membres. Les exportations de métaux s’effritent encore, du fait d’un tassement des livraisons à destination de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Turquie et de la Chine. Parallèlement, les ventes de composants et de cartes électroniques ont progressé vers les marchés tiers (Maroc, Communauté des Etats indépendants, Etats-Unis, Singapour et Proche et Moyen-Orient) ainsi que celles de matériel électrique vers l’Inde, l’empire du Milieu, et l’Arabie saoudite).
Autre constat, le repli des exportations s’accentue dans les produits agroalimentaires, une filière sur laquelle Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur mise énormément pour rétablir la balance commerciale de la France. Les ventes de boissons fléchissent vers les marchés tiers (Asie, Etats-Unis, Russie et Suisse) et vers l’UE (Belgique, Allemagne et Royaume-Uni). Les ventes de viandes faiblissent vers l’UE (Italie, Grèce et Pays-Bas) et celles de poissons vers l’Asie et l’Afrique.
En ce qui concerne les exportations agricoles, elles reculent légèrement, du fait de livraisons de blé moindres vers l’Afrique du Nord. Les ventes de bovins vivants diminuent encore vers l’Italie, tandis que celles de graines de navette et de colza retombent outre-Rhin. En revanche, les ventes de légumes progressent vers l’UE. Les exportations d’articles de parfumerie et de cosmétique demeurent en retrait à destination de l’UE notamment vers l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne, des pays touchés par la crise, et retombent vers la CEI. Toutefois, cette catégorie de produits confirme son dynamisme vers les autres marchés tiers non sans rappeler que le poste « produits chimiques, parfums et cosmétiques » appartient à la famille des secteurs excédentaires.
V. A.
Pour en savoir plus :
Consulter en PDF l’analyse du commerce extérieur français pour le mois de mars de la Douane
MOCI Pratique :
Lire : « Le déficit commercial de la France se creuse en février »