Le ralentissement de l’économie chinoise s’est confirmé en 2015 et 2016, avec un taux de croissance du PIB à +6,9 % l’an dernier et attendu à +6,5 % cette année, soit le rythme le plus lent depuis 25 ans. En conséquence, les importations de la Chine reculent et cette décélération des achats chinois pèse sur les exportations de la plupart des partenaires commerciaux de la Chine. Mais dans ce contexte, la France tire plutôt bien son épingle du jeu. C’est ce que révèle la nouvelle étude mensuelle des Douanes publiée le 7 septembre, qui constate un « impact modéré du ralentissement chinois sur les exportations françaises ».
La moitié des importations de l’Empire du Milieu est constituée de produits manufacturés qui soutiennent la croissance des exportations des pays avancés, notamment des membres de l’Union européenne (UE), renseigne la Douane dans son étude. Le poids de la Chine dans les exportations des pays de l’UE, précise l’étude, a doublé sur dix ans pour atteindre 4 % en 2014.
Cependant, l’étude montre que l’impact de l’essoufflement de la machine chinoise sur les exportations des pays européens varie selon les pays membres. Ainsi, en 2015, la France a été moins affectée que les autres pays membres, « du fait de la bonne tenue des livraisons aéronautiques et du niveau record des ventes de céréales ».
L’aéronautique et l’agroalimentaire soutiennent les performances des exportations tricolores
Plusieurs facteurs expliquent la bonne tenue des exportations françaises vers la Chine enregistrée l’an dernier. L’aéronautique a contribué à plus de la moitié de la hausse des exportations françaises vers le marché chinois l’an dernier. Les livraisons tricolores dans cette filière « sont dopées par l’appréciation du dollar par rapport à l’euro (+20 % en 2015) », analyse les Douanes. Le poids de la facturation en dollar est en effet plus élevé dans les exportations vers la Chine (52 %) que vers les autres destinations (37 %).
Les produits des industries agroalimentaires contribuent également à la croissance des exportations vers la Chine, grâce aux boissons et dans une moindre mesure aux produits laitiers et aux préparations à base de viande.
Les ventes de boissons ont retrouvé l’an dernier un niveau proche du record historique de 2012 (1 milliard d’euros). La France est le premier fournisseur de boissons en Chine, avec un tiers de parts de marché. Bien que l’Hexagone subisse les mesures anti-corruption, adoptées à partir de 2013 par les autorités chinoises, qui touchent particulièrement les ventes de vins et spiritueux, ces effets semblent s’être estompés en 2015, selon les Douanes.
Les exportations de produits agricoles ont quasiment triplé l’an dernier, tirées par le dynamisme des ventes d’orge, céréales de substitution au maïs américain dont les importations sont bloquées par le gouvernement chinois, en raison de la présence d’OGM, informent les Douanes.
Enfin, les autres points forts de la France à l’exportation –produits de luxe tels que parfums et habillement/chaussures– sont restés orientés à la hausse l’année dernière, « en cohérence avec le rééquilibrage de la croissance chinoise au profit de la consommation », commente l’administration.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude mensuelle des Douanes « Impact modéré du ralentissement chinois sur les exportations françaises » en fichier PDF joint ci-dessous.
Pour prolonger :
Hong Kong, Taïwan et Singapour pris dans le typhon économique chinois (Euler Hermes)