Affectées par une moindre performance, en particulier, de l’industrie aéronautique et des équipements industriels (électroniques, électriques et mécaniques), les exportations françaises ont reculé de 3,1 % en avril, après leur rebond de +4,4 % en mars, selon les chiffres mensuels du commerce extérieur publiés aujourd’hui par la Douane.
Les exportations se sont établies à 38,3 milliards d’euros tandis que les importations, qui ont diminué, mais moins fortement (-1 % après +0,2 % en mars), se sont élevées à 43,8 milliards d’euros. De ce fait, le déficit de la balance commerciale se creuse de 760 millions d’euros pour atteindre 5,5 milliards en avril.
La dégradation de la balance commerciale constatent les douanes est marquée pour les biens de l’industrie aéronautique, pour les équipements électroniques et électriques, du fait d’un reflux des exportations dans ces filières.
Baisse des exportations de produits aéronautiques, d’équipements électroniques et de matériels électriques
Dans l’industrie aéronautique et spatiale, l’excédent s’est contracté passant de +1,24 milliard d’euros en mars à +1 milliard en avril du fait d’un net repli des exportations de cette filière (-6,2 %). S’agissant des livraisons définitives d’Airbus, qui sont « conformes à la tendance », précisent les douanes, celles-ci ont atteint 2,46 milliards d’euros en avril pour 28 appareils (dont 1 A380), contre respectivement 2,41 milliards et 2,57 milliards en mars et en février.
En ce qui concerne les produits informatiques et les appareils électroniques, le déficit se creuse car les importations stagnent et les exportations retombent après s’être amplifiées au mois de mars, tirées par de très importantes livraisons de matériels de radionavigation (Égypte, Inde et Brésil) et de régulation et de contrôle (Canada et Arabie saoudite).
De leur côté, les exportations de matériels électriques, dont la progression s’était amplifiée en février et mars, ont également régressé en avril, tandis que les importations sont reparties de l’avant, creusant à nouveau le déficit.
Les ventes à l’export dans l’industrie automobile ont pour leur part baissé de 3,9 % tandis que les achats sont restés stables (-0,1 %) de sorte que le déficit s’est amplifié à nouveau à -1,04 milliard d’euros. Après s’être contractées en février puis rétablies en
mars (voir notre article), les livraisons de véhicules ont encore reculé en avril notamment à destination des grands marchés de l’Union européenne (UE).
Dans les parfums et cosmétiques, les exportations ont reculé de 5,5 millions d’euros. Les les livraisons de cosmétiques à l’UE (Allemagne, Italie, Espagne et Portugal), à l’Asie (Singapour, Chine et Hong-Kong, Corée du Sud), aux États-Unis ou encore à la Suisse et à la Russie sont les premières affectées. Pour les parfums et eaux de toilette, le repli est sensible vers l’Asie, l’Amérique (États-Unis et Amérique du sud) et l’UE (Espagne, Pays-Bas et Allemagne), renseignent les douanes.
Dans l’industrie pharmaceutique, davantage qu’une baisse des exportations, c’est une hausse des importations « qui s’avère, selon les douanes, déterminante pour la réduction de l’excédent ». Un important approvisionnement en hormones auprès de l’Autriche est observé. De plus, la fermeté des achats de principes actifs (Irlande, notamment) et de produits sanguins prend légèrement le pas sur la diminution des approvisionnements en médicaments. Quant au repli des exportations, il a surtout concerné les livraisons de médicaments vers l’Afrique et l’UE.
Au total, le déficit cumulé des 12 derniers mois (de mai 2016 à avril 2017) atteint 56,3 milliards d’euros contre 48 milliards pour l’année 2016 et 45,1 milliards en 2015.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter l’étude mensuelle des chiffres du commerce extérieur (avril 2017) de la Douane en fichier joint