« L’économie colombienne a fait preuve d’un dynamisme et d’une vigueur remarquables ces dernières années, mais le déclin des prix du pétrole et du charbon menace la pérennité de la croissance », a expliqué Alvaro Pereira, directeur des Études pays à l’OCDE, lors de la présentation de la dernière étude de l’organisation internationale sur la Colombie.
« Une réforme fiscale d’envergure peut apporter à la croissance et à l’investissement l’élan nécessaire pour diversifier l’économie, réduire l’activité informelle et améliorer le bien-être de tous les Colombiens », a-t-il ajouté à cette occasion, faisant ainsi allusion aux niveaux élevés des impôts et de la TVA. L’étude recommande ainsi d’abaisser progressivement le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, tout en élargissant son assiette, de renforcer l’administration fiscale et de relever le montant des amendes pour lutter contre la fraude, de verdir la fiscalité par l’adoption d’une taxe sur le carbone et de la rendre plus équitable.
Réduire les droits de douane
Après avoir connu une croissance économique de 4,7 % et de 4,9 %, selon les prévisions en 2014, la Colombie devrait subir une légère érosion de son activité cette année, avec + 4,4 %, mais, dès 2016, elle devrait retrouver son niveau de 2013. Elle pourrait sans doute faire mieux si les règlementations les plus restrictives étaient supprimées. A cet égard, si la Colombie se situe au-dessous de la moyenne de l’OCDE, ce n’est que parce que de grands pays émergents sont placées bien au-delà de cette barre. C’est le cas de la Russie, la Turquie, du Brésil et encore plus de la Chine.
En Colombie, les tarifs douaniers sont particulièrement élevés et, pour l’institution internationale, les réduire permettrait d’améliorer la productivité dans les télécommunications, l’alimentation et le commerce de détail, et la croissance.
Comme pour nombre d’économies émergentes, le transport est déficient. La Banque mondiale a rapporté en 2013 qu’un container, en raison des coûts domestiques, revenait deux fois plus cher que dans le reste de l’OCDE. Jouer la carte de l’ouverture semble aujourd’hui d’autant plus pertinent que Bogotá a conclu récemment des accords de libre-échange avec l’Union européenne et les États-Unis.
Depuis le début du millénaire, Bogotá a consenti des efforts en matière d’infrastructures. Les transports, qui en comptaient que pour 1 % dans le produit intérieur (PIB) en 2000, ont contribué à hauteur de 2,5 % en 2011. Une loi sur les partenariats privé-public (PPP) a également été votée, un vice-ministre aux infrastructures nommé et une Agence nationale des infrastructures créée. Le gouvernement a fixé un objectif ambitieux : parvenir avec l’investissement privé à 6,5 du PIB de 2013 rien qu’avec le programme de concessions routières (4G) établi entre 2015 et 2020.
François Pargny
Pour prolonger :
Guide Business Colombie 2014-2015
Colombie : Bogotá engage un plan de développement social et économique sur tout le territoire