Pour la première fois les 11 et
12 décembre, Dilma Rousseff, qui a succédé en 2011 à Luiz Inacio Lula à la tête
du Brésil, effectuait une visite d’État en France. Un déplacement ponctué,
avant de se rendre directement de Paris à Moscou, par une rencontre avec les
hommes d’affaires français, organisée le 12 décembre par Medef International.
Le commerce aura été peu évoqué. Il
est vrai que les échanges se portent bien, la France affichant, au demeurant,
une croissance de 20 % de ses exportations vers son partenaire d’Amérique
latine entre janvier et septembre 2012 par rapport aux neuf premiers mois de
2011.
En fait, la réunion était plutôt centrée
sur l’investissement. Puissance agricole reconnue, le Brésil prétend devenir
aussi une nation industrielle qui compte sur la scène internationale.
« Sous la double présidence de Lula, le Brésil s’est enrichi de 40
millions de nouveaux consommateurs qui vivaient auparavant sous le seuil de
pauvreté. Son marché est aussi devenu le quatrième au monde dans l’automobile,
le deuxième dans l’électroménager et pour les ordinateurs portables et le
troisième pour les téléphones portables. Enfin, il a consolidé ses comptes
publics. Il est donc temps de tourner une nouvelle page pour consolider notre
place dans le monde en créant une industrie de transformation forte »,
explique Fernando Pimentel, ministre du Développement, de l’industrie et du
commerce extérieur, qui plaide pour « un partenariat stratégique avec la
France », pays qui est déjà le cinquième investisseur au Brésil.
Les infrastructures, notamment de
transport, sont au centre des préoccupations de ce vaste pays de 194 millions
d’habitants. « Pendant vingt ans, nous n’avons pas investi »,
reconnaît Dilma Rousseff, selon laquelle « après la Chine, le Brésil, Etat
continental, sera le pays qui devra investir le plus dans le fer ». La
présidente estime que « la route ne peut pas tout faire » et qu’il
faut aussi « intégrer le secteur fluvial et le transport aérien ».
« Notre obsession, c’est la
compétitivité », souligne Robson Braga de Andrade, président de la
Confédération nationale de l’industrie du Brésil (CNI), qui rappelle que le
gouvernement a lancé un programme de concessions autoroutières en
août-septembre dernier. « Dans le ferroviaire, c’est le moment de nouer
des partenariats. Nous sommes très en retard et l’Etat a lancé un programme de
concessions il y a un mois », mentionne également Fernando Pimentel. La
France est en lice, notamment, pour le contrat de TGV entre Sao Paulo et Rio.
Le choix pour la technologie puis le constructeur devrait intervenir rapidement
en 2013. A
l’inverse, Brasilia ne semble pas pressé de prendre une décision s’agissant du
renouvellement de la flotte de l’armée de l’air, Dassault Aviation étant
candidat avec son Rafale.
A Jean-Charles Decaux, président
du directoire et co-directeur général de JC Decaux SA, qui indiquait que son
groupe investissait 80 millions de dollars dans le mobilier urbain à Sao Paulo,
Dilma Rousseff a confirmé à Paris l’intention de son gouvernement de privatiser
des aéroports. « Deux appels d’offres concernent ainsi Sao Paulo et un
Brasilia, 51 % des parts étant réservés à l’initiative privée et 49 % à
l’entreprise publique Infraero ».
Des aéroports régionaux seront aussi
nécessaires pour couvrir l’immense territoire brésilien. Pour les villes de
100 000 habitants, ils devront être situés dans un rayon de 60 kilomètres. De
même, pour irriguer les sites touristiques, ces ouvrages devront être implantés
à proximité.
François Pargny
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