« Les signataires s’engagent pour l’objectif d’une industrie du prêt-à-porter bangladaise sûre et durable dans laquelle aucun travailleur n’aura à craindre les incendies, les écroulements d’immeubles ou d’autres accidents qui auraient pu être évités avec des mesures de sécurité raisonnables ».
Ainsi commence le texte de l’accord sur les incendies et la sécurité au Bangladesh (Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh) du 12 mai 2013, qu’une trentaines de grandes marques internationales de la distribution et du textile-habillement, principalement européennes, ont signé après la tragédie du Rana Plaza, du nom de cet immeuble abritant des ateliers textile qui s’est effondré le 24 avril dans la banlieue de Dacca, faisant plus de 1 120 morts.
Cet accord, dont le Moci s’est procuré le texte de 6 pages (voir le fichier attaché à cet article), engage aussi les signataires à soutenir pendant 5 ans la mise en place d’un programme de prévention des incendies et de sécurité des bâtiments de l’industrie du prêt à porter, lequel sera conforme au Programme national sur la sécurité incendie (NAP, Plan on Fire Safety) et en coordination avec ce dernier. Il donne également un rôle majeur à l’Organisation internationale du travail (OIT), par l’intermédiaire de son bureau au Bangladesh ou ses programmes internationaux, « pour s’assurer que tout à la fois le Plan d’action national et le programme approuvé par les signataires de cet accord, seront mis en œuvre ».
Dans le détail, l’accord prévoit notamment la création d’un poste d' »inspecteur en chef » indépendant des entreprises et des syndicats, chargé de « concevoir et mettre en œuvre un programme d’inspection de la sécurité incendie qui soit crédible et efficace ». « Un ou plusieurs experts qualifiés » devront par ailleurs « mener à bien un examen complet et rigoureux des normes et règlements actuels dans le bâtiment pour les entreprises de prêt-à-porter ». Il prévoit également que les signataires financeront la mise en œuvre des différentes mesures prévues à hauteur de leurs commandes auprès de l’industrie bangladaises, et dans une limite plafonnées à 500 000 dollars par an.
Rappelons que cet accord a été initié en 2012 par les organisations syndicales internationales IndustriALL et Uni Global Union avec le soutien de l’OIT et d’ONG internationales (Peuples Solidaires et le Collectif Ethique sur l’étiquette pour la France, Clean Clothes Campaign à Amsterdam et l’ONG américaine Workers Rights Consortium).
C. G.