Grâce à l’Asie et notamment à la
demande chinoise, les exportations de produits miniers et énergétiques en
Australie ont atteint un record en 2011, avec un montant proche de 154
milliards d’euros. Des ventes qui ne devraient pas fléchir dans le futur, au regard des investissements importants
prévus dans le pays.
« Quelque 950 projets
miniers et d’infrastructures sont planifiés », se félicitait Jean-Baptiste
Nithart, le directeur de l’Investissement pour l’Europe à l’agence publique
Australian Trade Commission (Austrade), lors d’un séminaire organisé, le 27
novembre à Paris. A cette occasion, une douzaine de PME françaises étaient
venus pour rencontrer des responsables de l’investissement dans trois grandes régions minières d’Australie : Queensland (Brisbane), Australie
occidentale (Perth), Australie du Sud (Adelaïde). Ainsi, la société de pesage
industriel Percia Molen dispose depuis cette année d’un bureau, avec un
Volontaire international en entreprise (VIE), domicilié chez Altios, une
société d’accompagnement international bien implantée aux antipodes.
Parmi ces PME, certaines veulent
diversifier leur activité dans l’industrie minière. Mais surtout, toutes sont
attirées par l’immense gâteau de l’Australie, qui fait figure d’eldorado, tant
les investissements prévus sont considérables. D’après le dernier rapport sur
l’industrie minière du
Business Monitor International (BMI),
la richesse des dépôts, tels que minerai de fer, nickel, bauxite, cuivre, or,
argent, uranium, diamants, zinc et charbon assure que l’Australie continuera
d’être un acteur majeur ».
Le BMI prévoit ainsi « qu’en
2016, la valeur du secteur atteindra 122,6 milliards de dollars, soit une
croissance moyenne annuelle de 4,3 % au long de la période de prévision sur la
base d’une valeur de 99 milliards de dollars en 2011 ». Quant au Bureau of Resources and Energy Economics australien
(Bree), environ
70 % de la capacité mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) en construction se
trouve en Australie et les exportations de GNL de ce pays pourraient être
quadruplées tous les ans jusqu’à atteindre la barre des 80 millions de tonnes
par an. L’Australie pourrait alors devenir le premier exportateur de GNL de la
planète vers 2020.
Total a ainsi prévu d’injecter
plus de 12 milliards d’euros sur cinq ans dans les champs gaziers d’Ichtys
(réserves prouvées 3 milliards de barils) dans le Territoire du Nord et de
Gladstone dans le centre du Queensland. Dans le premier projet, dont le
japonais Inpex et l’opérateur avec 66 % des parts (30 % pour Total), une usine
de liquéfaction doit être créée à côté de Darwin, d’une capacité de production
de 8,4 millions de tonnes (t) par an de GNL, de 1,6 millions t de gaz de pétrole
liquéfié (GPL) et de 80 000 barils de condensats. « L’usine devrait
démarrer fin 2016 et les premiers cargos être chargés en 2017 », selon
Bernard Collomb, conseiller technique auprès du directeur du Développement à la direction Exploration
et production de Total.
Dans le deuxième projet, dont
l’opérateur Santos détient 30 % des parts (27,5 % pour Total), une usine de
liquéfaction d’une capacité de 7,2 millions t par an doit être érigée près de
Gladstone, dans l’île Curtis. Le problème est qu’il s’agit de gaz de charbon et
qu’il faut pomper l’eau qui s’y est infiltrée en grande quantité. « Les
coûts augmentent et il va falloir trouver des solutions, sans quoi, pour des
raisons économiques, nous ne pourrions effectuer les 5 000 puits minimum
que nous avons prévus de réaliser pour l’exploration », prévient Bernard
Collomb.
Par ailleurs, dans un pays de
près de 23 millions d’habitants, la montée des investissements génère une
raréfaction de la main d’œuvre. Les coûts de personnel augmentent. Aujourd’hui,
un soudeur est payé 250 000 euros par an, un conducteur de caterpillar
200 000 euros et une cantinière 180 000 euros. Le taux de chômage est
bas (5,4 % en octobre) et une immigration renforcée paraît inévitable, alors
que 27 % de la force de travail en Australie est déjà constituée de personnes
nées à l’étranger.
François Pargny
Pour en savoir plus :
1 La fiche pays Australie
2 Le GPS Business Australie,
présentant une série de dossiers d’information et d’actualités, de
réglementations et de sites de référence, ainsi qu’une liste d’experts du MOCI
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