Dans les années à venir, la
dépense publique continuera à tirer la croissance économique en Algérie. Dans
la loi de finances 2012, signée, le 28 décembre 2011, par le président Bouteflika, le gouvernement table
sur une activité en hausse de 4,7 %, un taux, au demeurant, plus élevé que
celui de 3,3 % annoncé par le Fonds monétaire international (FMI).
Pour financer son plan
quinquennal d’investissements qui court jusqu’en 2014, l’Algérie peut compter
sur des recettes d’hydrocarbures de plus de 60 milliards de dollars et une
cagnotte d’environ 200 milliards de réserves de change à la fin de l’année
dernière, alors même que son endettement externe est nul.
Si le gouvernement a décidé
d’octroyer des avantages particuliers (exonérations d’impôts et de taxes…) pour
l’investissement dans le sud du Sahara et sur les Hauts-Plateaux,
la capitale n’est pas pour autant oubliée. Une enveloppe de deux milliards
d’euros va être consacrée à la modernisation d’Alger. Parmi les grands projets
retenus, la construction de gares routières et de parkings, la réhabilitation du
réseau routier, l’agrandissement du métro, l’allongement de la ligne du tramway
et l’aménagement des plages.
Globalement, l’année passée a été
meilleure que 2010 en matière d’investissement. En fait, si le nombre de
projets approuvés par l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi)
est tombé de
9 500 en 2010 à 7 050 pendant les onze premiers mois de 2011, la
valeur de ces opérations a, en revanche, explosé, en passant de 4,92 milliards
d’euros (479 milliards de dinars) à 13,36 milliards (1 300 milliards de
dinars). Selon le directeur général de l’Andi, Abdelkrim Mansouri, ces projets,
à près de 100 % algériens, « sont de plus en plus importants dans le
secteur industriel et dans des activités porteuses de technologie visant à
réduire la facture des importations, notamment dans les domaines de l’industrie
pharmaceutique, mécanique et des matériaux de construction ».
C’est une bonne nouvelle, car les
importations seraient encore très élevées en 2011, de l’ordre de 46 milliards
de dollars, selon Sidi Mohamed Ferhane, directeur général de la Prévision et de
la politique au ministère des Finances, qui note une forte demande de produits
alimentaires, d’équipements industriels et de véhicules. A fin juillet 2011, la
France demeurait de loin le premier pays fournisseur de l’Algérie, avec une
part de marché de 15,3 %, devant l’Italie (10,9 %), malgré une hausse de ses
ventes (4,9 %) inférieures à la progression générale des importations
algériennes (11,2 %).
En valeur, les achats de
l’Algérie en provenance de l’Hexagone ont approché les 3 milliards d’euros et
ceux originaires d’Italie ont dépassé les 2,1 milliards d’euros (+ 29,7 %). D’après les statistiques de notre partenaire GTIS,
le grand perdant était la Chine (- 16,9 % à 1,8 milliard d’euros), alors que
l’Espagne, avec 1,4 milliard d’euros sur la période, ravissait la quatrième
place à l’Allemagne (1,1 milliard d’euros).
Pour la France, les ventes de
machines, d’ouvrages en fonte et de produits pharmaceutiques ont reculé, alors
que d’autres postes ont progressé, comme l’automobile, le lait et surtout les
céréales (+ 111 %), devenus le premier produit d’exportation tricolore, avec
928 millions d’euros (un chiffre supérieur au cumul des trois postes
d’exportation suivants : mécanique, automobile et pharmacie). Pour la
Chine, la chute a été générale, notamment dans les machines, mais aussi
l’automobile. Seul l’optique a progressé.
A noter que la loi de finances
2012 prévoit la suppression de la taxe applicable depuis 2010 sur le blé dur
importé lorsque le prix du quintal à l’achat à l’étranger est inférieur aux
prix règlementé sur le marché domestique, l’exemption de TVA et une réduction
des tarifs douaniers de 5 % à 30 % sur les laits infantiles médicaux et la diminution
de 15 à 30 % de ces mêmes droits appliqués à l’importation de thon blanc
destiné à la transformation.
François Pargny
Pour en savoir plus :
Consulter
- 1 La fiche pays du MOCI sur l’Algérie
- 2 Le GPS Business du MOCI sur l’Algérie, en tapant
« Algérie » dans l’onglet « Où », qui présente des
actualités et des dossiers d’informations, une série de salons, des appels
d’offres, des textes règlementaires, des sites de référence, une
bibliographie et une liste d’experts membres du MOCI Club. - 3 Le fichier joint « loi de finances 2012 » publiée au Journal officiel.