« Ce dont la France a besoin, c’est de constance dans
ses choix économiques et sociaux », a martelé le ministre de l’Agriculture
et de l’alimentation Bruno Le Maire, lors de la conférence de presse présentant le 12 janvier à Paris la 49ème édition du Salon international de l’agriculture (SIA– 25 février-4 mars).
A quelques mois des élections
présidentielles (22 avril et 6 mai), Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité
de conjuguer « excellence » et « compétitivité ».
« Nous n’avons pas vocation à offrir des produis standards avec des prix
bas concurrençant les pays émergents », a-t-il précisé, arguant que c’est
« en valorisant l’excellence et la diversité que la France exporte ».
Il s’agit, selon lui, « d’un
des rares secteurs, avec l’aéronautique, qui connaît une progression chaque
année et gagne des parts de marché dans le monde ». C’est aussi « le
seul poste de la balance commerciale qui a enregistré un solde positif en 2011,
avec plus de 9 milliards d’euros d’excédent ». Et ce, « en grande
partie grâce à la viticulture, qui a repris la première place mondiale ».
« Pour la deuxième année consécutive, le SIA comportera un Pavillon
vin », a précisé sa directrice générale, Juana Moreno. Plus de 16 000
échantillons seront ainsi proposés.
Comme pour tous les grands pays –
Chine, Inde, Brésil, Etats-Unis – l’agriculture « est l’avenir » de
la France, « un enjeu stratégique de demain », a renchéri Bruno Le
Maire, qui a promis de continuer son combat pour diminuer le coût du travail.
« Il faut réduire les charges pour que la France soit compétitive par
rapport à l’Allemagne et sauve l’emploi et les exploitations », a-t-il
précisé.
Dans les fruits et légumes, le
coût du travail serait de « 11 euros-12 euros l’heure, voire 13 euros en
France, contre 6 à 8 outre-Rhin ». Dans ce secteur, « il est
impératif de faire baisser le coût de la main d’œuvre, parce qu’il s’agit d’une
activité avec un peu moins de valeur ajoutée, pour laquelle la main d’œuvre
entre à hauteur de 40 à 60 % dans le coût de production final ».
C’est pourquoi Bruno Le Maire
plaide pour une harmonisation sociale en Europe. « On en est très
loin », reconnaît-il, mais c’est « une bataille » qu’il faut
mener, car il est « inacceptable », selon lui, que l’Allemagne
applique « des tarifs de dumping social », notamment dans la filière
de la viande porcine. Outre-Rhin, 80 % de la main d’œuvre dans les abattoirs
seraient d’origine d’Europe de l’Est, notamment de Pologne, avec des salaires
horaires, dont le ministre « ne veut pas » dans l’Hexagone, de 6 à 7
euros.
« Il faut assurer des prix
plus élevés et des revenus décents et stables à nos éleveurs », affirme le
ministre. Une nouvelle structure de veille économique et de prospection
commerciale, le groupement français export (Gef), est présidée par Dominique
Langlois, également à la tête de l’Association nationale interprofessionnelle
du bétail et des viandes (Interbev). Opérationnel depuis moins de deux mois, le
Gef a déjà participé au voyage du secrétaire d’État au Commerce extérieur,
Pierre Lellouche, le 20 décembre dernier, en Libye. Juana Moreno s’est félicité
de la participation du Gef au prochain SIA.
François Pargny
Pour en savoir plus :
Consulter
1 Le GPS Business du MOCI. En tapant dans l’onglet « Quoi ? », selon votre intérêt,
« Agriculture et élevage » ou « Agroalimentaire » ou encore
« Vins et spiritueux », accédez à toute une série d’actualités et de
dossiers d’informations, une liste de salons et d’appels d’offres, des
règlementations et des sites de références, ainsi que les noms des experts du
MOCI Club
2 Le communiqué de presse en
fichier joint sur le Pavillon Vin au Salon international de l’agriculture
3 L’enquête du MOCI sur la Libye
« Mode d’emploi de l’après Kadhafi » à paraître dans le n°1906 du 19
janvier 2012.
Contact :
Association nationale interprofessionnelle du bétail et des
viandes (Interbev)
Tour Matteï 207 rue de Bercy 75587 Paris cedex 12, tél. : 01 44 87 44 60, [email protected]
Contact Groupement export français (Gef) :Yves Berger [email protected]