L’Italie et la tomate seront
respectivement le pays et le produit à l’honneur de Medfel 2012 (24-26 avril), 4ème
édition du Salon international d’affaires de la filière fruits et légumes dans
le bassin méditerranéen, à Perpignan.
D’après la Société coopérative de
fruits et légumes CSO, l’Italie est le premier producteur de l’Union européenne
(UE), avec une part de 26 % juste devant l’Espagne (25 %). La France arrive en
troisième position (10 %). Pour toute une série de fruits (pêches et
nectarines, poires, kiwis, tomates fraîches), l’Italie tient ainsi la pole
position.
S’agissant de la tomate, l’Italie
occupait le sixième rang mondial en 2010, avec un volume de production de 8,5
millions de tonnes, devançant ainsi l’Iran (5,3 millions) et l’Espagne (4,3
millions). Trois pays affichaient des quantités supérieures à 10 millions de
tonnes : États-Unis (13 millions), Inde (12 millions) et Turquie (10
millions). Mais le leader incontesté restait la Chine, avec environ 41,9
millions de tonnes.
La France, avec une production de
tomates de 588 000 tonnes, se plaçait loin derrière, tout comme le Maroc
avec 1,28 million de tonnes. Les relations commerciales entre le Royaume
chérifien et l’UE feront l’objet d’une conférence au prochain Medfel. « L’accord
commercial entre le Maroc et l’Union européenne inquiète les producteurs
français. A court terme, les contingents acceptés dans l’espace communautaire vont
augmenter et dans cinq ans ils auront disparu », explique à moci.com
Laurent Bergé, président de l’Appellation d’origine protégée (AOP) nationale
Tomates & Concombres de France.
Les Français sont d’autant plus
inquiets que 85 % des tomates exportées par le Maroc sont déjà écoulées dans
l’Hexagone. « Face à une filière marocaine bien organisée, nous souffrons
de distorsions de concurrence », assure Laurent Bergé, qui pointe, en
premier lieu, le coût du travail. Certes, il en convient, les coûts augmentent
au Maroc et cette tendance à la hausse va se poursuivre.
En fait, ce qui l’inquiète, c’est
« la capacité de la profession en France à s’adapter dans un laps de temps
réduit ». Une inquiétude renforcée par le prix très élevé qu’elle paye également
pour assurer un haut niveau de qualité sanitaire et environnementale. En Europe
même, la France est en tête des nations adeptes de la protection biologique
intégrée, qui permet de remplacer les matières actives des produits
phytosanitaires par des organismes naturels antagonistes (par, exemple, des
coccinelles…).
Autre motif d’inquiétude,
l’exportation. « La France vend bien outre-Rhin. C’est un marché
qualitatif. Mais l’Allemagne accroît aussi sa production de tomates »,
remarque ainsi le président de l’AOP nationale Tomates & Concombres de
France. D’autres marchés sont ouverts vers l’est de l’Europe. « Nous
travaillons beaucoup en Pologne et regardons vers la Russie, un débouché très
rémunérateur », indique encore Laurent Bergé, qui craint, toutefois, que « le
marché russe se ferme dans les cinq à venir », si les Turcs, qui sont déjà
de gros producteurs, parviennent à organiser leur filière et investissent sur
la Russie.
L’Italie est, pour sa part,
confrontée à la disparition du marché libyen, qui absorbait plus de 46 000
tonnes, essentiellement de pommes et de kiwis, en 2010, soit plus de 59 % du
total de ses expéditions de fruits dans le bassin méditerranéen. « Une
partie de ces volumes a pu, néanmoins, être détournée sur l’Égypte », se
réjouissait Federico Milanese, en charge de la Promotion internationale au CSO,
lors de la présentation de Medfel 2012, à Paris, le 16 mars. De façon globale,
l’Italie a réduit sa voilure, puisque ses exportations de fruits et légumes ne
représentaient plus que 10 % du total européen en moyenne entre 2008 et 2010,
contre 12 % entre 2000 et 2003.
L’Afrique du Nord sera la cible
principale des huit entreprises présentes sur le stand du CSO à Medfel 2012.
Les sociétés d’emballage et de machines de calibrage visent aussi le marché
français. Au total, le Salon de Perpignan devrait accueillir 300 exposants
cette année (contre 175 en 2009) et 7 000 visiteurs (au lieu de 3 700
il y a un an), selon Ahmad Monhem, directeur général d’Adhésion Group et
commissaire général de la
manifestation. Des délégations du monde entier, au total 150
personnes de Chine, du Japon, du Canada, des Émirats Arabes Unis, de Tunisie ou l’Égypte, seront invitées. « Nous proposons aussi le seul salon
euro-méditerranéen avec un volet transport-logistique », ajoute Ahmad
Monhem. Une quarantaine de prestataires de services sont ainsi attendus à
Perpignan cette année.
François Pargny
MOCI pratique :
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2 En fichier joint. Le dossier de
presse de Medfel 2012
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01 41 86 41 11