Pour son cinquième déplacement en Afrique subsaharienne, les 18 et 19 novembre, au Ghana puis en Côte d’Ivoire, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, a manifestement voulu lancer le signal d’une priorité accrue donnée à cette zone par le gouvernement français à quelques semaine du Sommet Afrique-France de l’Elysée voulu par le président François Hollande. Elle a notamment annoncé « que l’ensemble des instruments financiers mis a disposition par Bercy – prêts RPE, dons FASEP et garanties Coface – serait réorienté vers l’Afrique subsaharienne, en particulier la Côte d’Ivoire » et invité les entreprises à venir ou revenir en Afrique « dans un esprit partenarial », selon un communiqué de son ministère.
La Côte d’Ivoire fait partie des 47 pays prioritaires du commerce extérieur français. Alors que le pays sort d’une crise économique et politique profonde, la ministre, qui était accompagnée d’une importante délégation d’entreprises françaises venues pour un forum d’affaires, a saisi l’occasion de cette visite pour rappeler à ses hôtes ivoiriens le soutien apporté par la France au développement du pays – au travers d’une annulation de dette de 913 millions d’euros par le club de Paris et de l’aide publique au développement dans le cadre du contrat de désendettement-développement (C2D) qui s’élève a 2,89 milliards d’euros – et la volonté des entreprises françaises d’y participer.
Elle a fixé l’objectif ambitieux d’augmenter les échanges entre les deux pays de 50 % d’ici 2017, en misant sur la participation des entreprises françaises aux grands projets d’infrastructures « à l’image du chantier du pont Henri Konan Bedie (remporté par la filiale locale de Bouygues). La signature de plusieurs contrats et protocoles d’accords ont en effet marqué sa visite : adduction d’eau de la région Centre-ouest (Razel-Bec, Sade et Saint-Gobain PAM / ministère des Infrastructures économiques), rénovation du CHU de Yopougon (Bouygues et Denos) ; sécurisation des permis de conduire et cartes grises (Prooflag /Société ivoirienne des titres de Transport).
La ministre française s’est montrée optimiste pour les perspectives à venir, citant notamment sa rencontre avec le Gouverneur du district d’Abidjan, « qui lui a fait part des nombreux projets de son agglomération de 6 millions d’habitants, sur lesquels sont positionnées des entreprises françaises ». « Notre part de marché a fortement décru en Afrique francophone, même si nos positions demeurent fortes. Mon déplacement, accompagnée d’une trentaine d’entreprises françaises, a vocation à leur dire « venez ou revenez en Afrique ! » dans un esprit partenarial. Ce sont plus de 150 millions d’euros de contrats à venir que mon déplacement a permis de mettre en avant. Je leur dis aussi qu’il n’y a pas de position acquise. La concurrence est rude mais nous avons une offre performante et en adéquation avec les besoins de ces pays… ».