Une fois le pays de sourcing choisi, il vous faut trouver le ou les fournisseurs capables de vous offrir le meilleur produit correspondant à vos attentes.
Nous vous proposons trois clés d’entrée :
– faire une recherche via les sources décrites au paragraphe précédent ;
– utiliser les places de marché ;
– passer par des intermédiaires.
3.1 Les places de marché
À côté des sources décrites plus haut, l’arrivée des NTIC a grandement facilité la recherche de fournisseurs. Dans ce sens, des moteurs de recherche tels que Google ou Lycos sont de bons moyens de trouver un fournisseur : dès que celui-ci est identifié, vous pouvez prendre directement contact avec lui via son site Internet. Les bases de données de fournisseurs d’accès chinois ou européens vous donneront aussi des informations très intéressantes.
Pour une vue plus générale sur les approvisionnements, il vous faudra vous intéresser aux places de marché électroniques qui offrent ce qui est qualifié d’e-sourcing. Par ce biais, les entreprises ayant envoyé leur cahier des charges précis à ces plateformes Internet telles www.alibaba.com sont mises en relation avec des fournisseurs potentiels sur ces mêmes
plateformes.
Il existe plusieurs types de places de marché :
– les places de marché privées qui réunissent plusieurs fournisseurs et fonctionnent comme des centrales d’achats en ligne. La plupart d’entre elles proposent des solutions « d’e-procurement » (commande en ligne). Cela signifie que, outre l’e-sourcing, la partie administrative du traitement de la commande jusqu’au paiement est incluse dans les services proposés ;
– les places de marché publiques, communes à de nombreuses entreprises, telles www.cc-hubwoo.com. Ces places de marché sont considérées comme « horizontales », car communes à plusieurs secteurs, et elles n’ont en général qu’une seule fonction, comme les achats, mais pour de nombreux secteurs ou produits ;
– les places de marché sectorielles qui sont agencées d’une manière plus structurée. Elles sont appelées « verticales », car elles répondent aux besoins d’un secteur. Exemples : www.texapro.com (pour les machines textiles) et www.mfg.com (offres industrielles).
Repère
Quelques bases de données
– Européennes
www.europages.fr ; www.tremnet.com ; www.kompass.com
– Américaine
Brown & Wilson et son fameux « Blackbook of outsourcing » (considéré comme une bible du sourcing) : www.brown-wilson.com/
– Chinoises
www.alibaba.com ; www.madeinchina.com ; www.globalsources.com ; www.taobao.com ; www.asiesourcing.com
3.2. Les intermédiaires à l’importation
Il se peut que vous ne vous sentiez pas en mesure de mettre en œuvre vous-même le « sourcing » pour de multiples raisons d’ordre personnel (manque de disponibilité, crainte de s’engager dans une démarche peu familière, etc.) ou encore liées au pays « source » dont l’accès peut vous sembler difficile (barrière linguistique, pratiques commerciales différentes, etc.).
Dans ce cas, une solution s’offre à vous : celle de sous-traiter cette opération à des intermédiaires spécialisés dans le domaine et qui pourront :
– rechercher les fournisseurs étrangers les plus performants et négocier les contrats de fournitures en votre nom ;
– valider et auditer de manière régulière les fournisseurs retenus ;
– organiser vos déplacements dans le pays du fournisseur ;
– prendre en charge les opérations d’importation depuis le départ jusque dans vos stocks ;
– inspecter ou trouver l’organisme qui inspectera les marchandises avant expédition.
Si tel est votre choix, de nombreuses possibilités s’offrent à vous, mais vous trouverez entre autres, parmi ces intermédiaires :
– des agents commerciaux, voire des grossistes/ importateurs, chargés de cette recherche et payés à la commission ;
– des sociétés d’accompagnement à l’international (SAI), qui vous feront bénéficier de leur connaissance du tissu manufacturier local et de leur expertise à la conduite des négociations pour trouver les fournisseurs et négocier pour vous ;
– des sociétés de négoce international qui peuvent être spécialisées sur des secteurs particuliers ou sur des produits de type « commodities » ;
Ces deux dernières catégories sont regroupées dans une association professionnelle, l’OSCI (www.osci.fr).
Le conseil de Pierre
Comment trouver ces intermédiaires ?
Un des moyens peut-être de contacter le réseau « France » dédié à l’export (par exemple les chambres de commerce et d’industrie françaises dans le pays ciblé) ou le réseau Ubifrance. Ils vous mettront en contact avec des sociétés qui ont cette expertise.
Avis d’expert de la douane française
Sourcing, coût global et origine
Pour bénéficier des opportunités offertes par la réglementation de l’origine douanière des marchandises, l’entreprise doit s’assurer au préalable que le produit respecte les règles d’origine qui lui confèrent une origine préférentielle.
Pour cela, elle doit prendre en considération l’intégralité de du schéma commercial, de l’achat des matières premières à la vente du produit final au client. Il importe de veiller précisément à son sourcing suivant les cas :
1. Du point de vue de l’importateur UE
Pour diminuer le coût des importations, l’importateur privilégie l’approvisionnement auprès de pays bénéficiant d’une préférence (Accord de libre échange ou SPG par exemple). La sécurisation de l’origine passe en outre par la possibilité d’obtenir un rescrit de la part de l’administration avec un renseignement contraignant sur l’origine (RCO).
2. Du point de vue de l’exportateur UE
2a) vers un pays partenaire dont l’accord comporte une clause de non-ristourne
Le respect de la clause de non-ristourne oblige l’opérateur à payer les droits de douane sur les intrants tiers. Par conséquent, le « sourcing idéal » est un pays bénéficiant d’une préférence. A l’importation, l’entreprise paye des droits réduits ou nuls. A l’exportation, elle permet à son client de bénéficier à son tour du traitement préférentiel.
2b) vers un pays partenaire dont l’accord ne comporte pas de clause de non-ristourne.
Le sourcing peut être élargi à tout pays. Lors de l’importation de matières normalement soumises à droit de douane, l’opérateur de l’Union européenne utilise le régime économique du perfectionnement actif qui suspend les droits de douane des intrants tiers.
Illustration du sourcing :
Cas n° 1 : l’exportateur du produit fini UE souhaite exporter vers le Mexique : l’accord de libre-échange (ALE) UE-Mexique prévoit une clause de non-ristourne. Lorsque l’opérateur UE a le choix entre un sourcing US et un sourcing sud-africain, il se tournera vers l’Afrique du Sud qui lui permet de bénéficier de l’ALE UE-Afrique du Sud et donc de réductions de droits de douane. S’il choisit le sourcing USA, il devra s’acquitter des droits de douane au tarif extérieur commun pour satisfaire l’ALE UE-Mexique.
Cas n° 2 : l’exportateur du produit fini UE souhaite exporter vers la Corée du Sud : l’ALE UE-Corée ne prévoit pas de clause de non-ristourne. Lorsque l’opérateur UE a le choix entre un sourcing US et un sourcing sud-africain, l’opérateur peut choisir librement son sourcing.
Pour éviter le paiement de droits de douane, il pourra choisir le régime de perfectionnement actif.
NB : s’il fait le choix d’un sourcing Afrique du Sud, cela peut lui permettre d’éviter de mettre en place le suivi administratif lié aux régimes économiques.
Cas n° 3 : l’exportateur du produit fini UE souhaite exporter vers l’Inde. Il n’y a pas d’ALE avec l’Inde, aussi l’utilisation de l’origine comme levier d’optimisation douanière demeure limité. Lorsque l’opérateur UE a le choix entre un sourcing US et un sourcing sud-africain, il se tournera vers l’Afrique du Sud qui lui permet de bénéficier de l’ALE UE-Afrique du Sud et donc de réductions de droits de douane.