La nouvelle a été quelque peu occultée, hier, par le suspense sur la question d’un accord sur la Grèce. Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé, hier 22 juin, de prolonger les sanctions économiques contre la Russie. Imposée en juillet 2014 suite à l’annexion par la Russie de la Crimée, renforcée en septembre de la même année pour sanctionner le soutien de la Russie aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine, elles resteront d’application jusqu’au 31 janvier 2016.
« Les leaders européens ont lié la durée des ces sanctions à la mise en oeuvre complète des accords de Minsk prévue au 31 décembre 2015 », peut-on lire dans un communiqué publié à l’issue du Conseil ‘Affaires étrangères’. L’accord de cessez-le-feu de Minsk, signé en février dernier, prévoit des mesures progressives pour mettre fin au conflit entre des séparatistes pro-russes et Kiev.
Le paquet de sanctions européennes qui touche la Russie vise des secteurs clés de l’économie russe dont les banques, la défense, le pétrole, empêchés de se financer sur les marchés européens. Elles interdisent également aux opérateurs de l’UE de fournir des équipements dans le secteur de l’exploration pétrolière ou des biens à double usage civil et militaire.
« Les 28 étaient unanimes pour maintenir la pression sur Moscou », accusée de soutenir les séparatistes à l’est de l’Ukraine, confie un diplomate à Bruxelles au Moci. Malgré les tentatives du président russe Vladimir Poutine pour semer la discorde au sein de l’UE – notamment auprès des Etats membres les plus réticents au maintien de ce régime de sanctions comme la Grèce, la Hongrie ou l’Autriche – toutes les capitales ont finalement validé la prolongation des mesures restrictives qui arrivaient à expiration à la fin du mois de juillet.
« Les sanctions ont un impact sur l’économie de la Russie », s’est félicité Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. « Je pense que c’est très important que ceci ait des conséquences », a-t-il ajouté. Même satisfaction à Washington où John Kirby, le porte-parole du département d’Etat, a déclaré : « Nous espérons que tous les pays condamneront les agissements agressifs de la Russie en Ukraine et qu’ils se joindront à la communauté internationale pour imposer des sanctions ».
En Russie, le ministère des Affaires étrangères a quant à lui dénoncé le « lobby russophobe », au sein de l’UE, assurant dans un communiqué que les conséquences de cette décision qui « va provoquer des pertes d’emploi pour des centaines de milliers d’Européens ».
K.L à Bruxelles