Réunis en plénière, les eurodéputés ont adopté le 23 mai, à une large majorité, un rapport de la Française Marielle de Sarnez (ALDE) relatif au déséquilibre de la relation commerciale entre la Chine et l’UE. « Le déficit commercial avec la Chine a plus que triplé en dix ans, rappelle cette proche de François Bayrou. Nous ne voulons pas d’un renfermement mais la construction d’un nouveau partenariat autour de principes simples : réciprocité des règles, équilibre des échanges et transparence des relations commerciales ». Selon Marielle de Sarnez, la crise est propice à l’approfondissement des relations entre les deux partenaires si, bien sûr, celles-ci se construisent sur des bases nouvelles, « moins inégales », précise-t-elle encore.
Le texte voté hier à Strasbourg fixe le cadre de cette relation et en définit les exigences. L’ouverture des marchés publics chinois aux entreprises européennes – réclamée aussi par la Commission européenne – en est une. Favoriser la coopération douanière pour mieux lutter contre la contrefaçon en est une autre. « Il s’agit aussi de tempérer le système chinois de co-entreprise et de transferts technologiques stratégiques », insiste l’auteur du rapport.
Le Parlement demande également à l’exécutif européen de recourir plus fréquemment aux instruments de défense commerciale et de mieux protéger l’industrie européenne en révisant la directive sur les droits de propriété intellectuelle (DPI). Autres recommandations : la création d’un organisme chargé d’évaluer les investissements stratégiques étrangers sur le modèle du Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis, ou la mise en place d’un système mieux coordonné entre la Banque centrale européenne (BCE) et les États membres pour identifier les détenteurs de dette souveraine dans la zone euro.
Si le texte – une résolution dans le jargon du PE – fait l’objet d’un large consensus, tous partis confondus, il n’a aucun caractère contraignant. « C’est une feuille de route cohérente pour la Commission et le Conseil afin d’assurer un rééquilibrage de nos relations avec la Chine », soulignait Marielle de Sarnez, au cours du débat en plénière. Mais l’auteur du rapport a bon espoir d’être entendue car ses recommandations viennent appuyer des mesures récemment proposées par le commissaire au Commerce. Karel de Gucht a en effet suggéré que l’UE ferme ses marchés publics aux pays tiers qui feraient de même afin de garantir plus de réciprocité et surtout moins de naïveté dans les échanges commerciaux entre les deux partenaires.
Kattalin Landaburu
Pour en savoir plus:
Pour accéder au texte : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2012-0218+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR
Pour visionner le débat en plénière au PE : http://www.europarl.europa.eu/ep-live/fr/plenary/search-by-date