L’Union européenne et le Maroc ont démarré le 22 avril la première vague de négociations en vue de conclure un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). Ce lancement officiel avait été annoncé début mars, lors d’une rencontre à Rabat entre le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane. La seconde vague de négociations est prévue pour la fin juin, à Bruxelles.
C’est le premier des quatre pays de la Méditerranée (avec l’Égypte, la Jordanie, et la Tunisie) pour lesquels la Commission européenne avait obtenu le feu vert pour ouvrir des négociations en vue d’ALECA, en décembre 2011, dans le cadre de la réponse de l’UE au « Printemps arabe ». L’objectif cet ALECA est de revaloriser l’accord d’association existant, qui a déjà permis d’échanger de nombreux produits en franchise de droits de douane depuis 2000, rappelle un communiqué de la Commission européenne.
Côté contenu des négociations, les négociateurs se réuniront à Rabat et entameront les discussions sur un accord destiné à approfondir les relations commerciales existantes dans toute une série de domaines qui ne sont pas encore couverts, tels que les services et les marchés publics; l’accord devrait également permettre de mieux protéger les investissements et les nouveaux engagements en matière de concurrence et de droits de propriété intellectuelle.
Autres volets de cette négociation, la simplification des procédures douanières et l’allègement des barrières commerciales « liées à la lourdeur de normes industrielles incompatibles ou superflues, ou encore, dues à des exigences en matière de sûreté alimentaire ». En outre, un chapitre doit être consacré au développement durable (environnement, normes sociales).
«J’espère que les négociations avec le Maroc progresseront rapidement et encourageront d’autres partenaires dans le sud de la Méditerranée à entamer très prochainement des discussions similaires», a déclaré le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht. Car cet ALECA est perçu, à la Commission européenne, comme une étape importante vers l’intégration progressive de l’économie marocaine dans le marché unique de l’UE. Et ce premier ALECA pourrait servir de modèle pour les trois autres en projet, pour peu que la situation et la stratégie politiques des pouvoirs en place se stabilisent en Egypte et en Tunisie.
CG
*Les échanges de biens entre l’UE et le Maroc ont progressé régulièrement ces dernières années, pour atteindre un montant supérieur à 26 milliards d’euros en 2012. Les échanges de services représentent pour leur part 7 milliards d’euros. Enfin, le total des stocks d’investissements directs bilatéraux atteint près de 29 milliards d’euros.
Pour en savoir plus
-Échanges UE-Maroc : cliquez ici
-Échanges UE-Sud Méditerranée : cliquez ici