Le Bangladesh va être suspendu du bénéficie du système de préférence généralisé (SPG, GSP/ Generalized System of Preference en anglais) dans ses échanges avec les Etats-Unis. Une lourde sanction annoncée par le président américain Barrack Obama, le 27 juin dernier, qui fait suite aux accidents industriels majeurs intervenus dans l’industrie textile de ce pays, dont le dernier, l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza le 24 avril, a fait 1 229 morts, tous ouvriers du textile.
Le président américain a justifié cette décision par l’incapacité des autorités bangladaises a assurer le respect des droits fondamentaux des ouvriers du pays. La suppression du bénéfice de ce système, qui permettait à toute une liste de produits manufacturés originaires du pays d’entrer sur le marché américain sans droits de douane, va entraîner, pour la Bangladesh, une augmentation drastique des taxes sur ses produits. L’industrie textile, qui s’appuie sur un tissu industriels estimé à environ 4 500 ateliers et usines, est devenue la deuxième exportatrice au monde, générant quelque 25 milliards de dollars d’exportation – 80 % du total de ses exportations pour ce pays.
Les autorités bangladaises ont affirmé avoir mis en place une
série de réformes depuis la tragédie du Rana Plaza
– modification de la loi sur le travail, accord avec l’Organisation internationale du travail – et déplorent cette décision américaine. Mais elles ont semble-t-il du mal à convaincre pour l’instant, notamment les représentants des ONG qui ont été en pointe, dans le pays et à l’international, pour dénoncer les conditions de travail du secteur textile et pousser les grandes marques internationales du prêt à porter ou de la distribution donneuses d’ordre à s’impliquer dans l’amélioration de la situation.
« Le gouvernement a eu tout le temps d’améliorer la sécurité au
travail avant que les États-Unis suppriment leurs droits. Une série
d’accidents ne l’a même pas tiré du sommeil. Ce n’est qu’après le Rana
Plaza qu’il a pris quelques mesures, mais de nombreuses d’entre elles
sont cosmétiques », estime Kalpona Akter, responsable du Centre pour la
solidarité des travailleurs, cité par l‘AFP. De grandes marques du textile européen ont, pour leur part, accepté de signer un nouvel accord sur la sécurité et la protection contre les incendies des usines bangladaises.
C. G.