La perspective d’un accord de libre-échange commercial et approfondi (ALECA) avec l’Union européenne (UE) ne semble pas enthousiasmer les entreprises marocaines. Selon un sondage commandé par la Fédération du Commerce et Services (FCS) et l’ASMEX (secteur de l’exportation), 45 % des opérateurs marocains dans les services considèrent l’ALECA comme une menace. Seuls 20 % y perçoivent une opportunité pour leurs entreprises.
Le secteur des services, qui pèse pour près de 60 % dans l’économie marocaine, estime que les concessions en matière de propriété intellectuelle sont excessives et craignent une « inondation » du marché national. « Le secteur des TIC et autres services aux entreprises devrait faire face à une compétition plus accrue et pourrait perdre près de 1,7 % de sa production », pronostique la FCS.
Pour éviter que ce scepticisme ne fasse tache d’huile dans les autres pays du Maghreb, avec qui de tels accords sont également prévus, la Commission européenne rappelle les résultats d’une étude sur l’évaluation de l’Impact Commercial durable, confiée au cabinet de conseil néerlandais Ecorys. Principale conclusion de l’analyse : au plan économique, l’accord aura un effet positif d’un peu plus de 830 millions d’euros pour l’Union européenne à court terme.
Pour le Maroc, dont le produit intérieur brut (PIB) est d’environ 88 milliards d’euros, l’effet devrait être plus perceptible, avec une augmentation du PIB de 1,3 % à court terme et de 1,6 % à long terme. « L’objectif principal de l’ALECA dans les services sera la consolidation du niveau d’ouverture existant, afin d’offrir aux opérateurs des quant aux conditions d’accès aux marchés », rassure-t-on à Bruxelles.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles