Non, le 10e Sommet Asie-Europe (ASEM), organisé le 16 et 17 octobre prochains à Milan, ne sera pas seulement « un salon où l’on parle », selon la formule consacrée du président sortant du conseil européen, Herman van Rompuy qui préside l’évènement avec son homologue José Manuel Barroso.
Cinquante-trois chefs d’Etat et de gouvernement (*) dont les dirigeants de l’Union européenne, des pays de l’ASEAN (l’Association des pays du sud-est), de la Russie et d’Asie centrale y sont attendus pour échanger autour du thème : « un partenariat responsable pour la croissance et la sécurité ». Une occasion de discuter des sujets économiques mais aussi des sujets plus politiques dans la plus grande discrétion. Le déroulé officiel de l’événement verra ainsi le défilé officieux des chefs d’Etats dans les couloirs des hôtels et des lieux de réception milanais.
Pour la partie officielle, le Sommet débutera le 16 octobre par les rencontres en bilatéral entre les dirigeants asiatiques et européens. Au menu des discussions figurent notamment les négociations sur l’accord d’association entre l’UE et le Japon qui achoppent toujours sur les barrières non tarifaires. L’occasion pour le Premier ministre japonais, Shinzo Abe de s’entretenir du chemin de fer avec ses homologues européens, mais aussi de la situation en Ukraine. Une rencontre est notamment prévue entre Shinzo Abe et les deux dirigeants de l’UE.
Autre sujet sur la table, l’accord de libre échange entre l’Union et le Vietnam. Le Premier ministre Nguyen Tan Dung devrait également revenir sur la conclusion de l’accord lors de l’évènement, sans que des discussions bilatérales ne soient cependant officiellement prévues.
Les interventions de la premières session officielle, calibrées par avance, porteront sur la coopération économique et financière. La fondation d’une « nouvelle route de la soie » et le renforcement de la connectivité entre l’Asie et l’Europe font partie des prises de parole tout comme la coopération en matière d’échanges de biens et de services. La deuxième session qui porteront sur les enjeux climatiques, les objectifs de développement du Millenium ou encore la sécurité énergétique. Deux diners clôtureront la journée : l’un, officiel, présidé par le chef d’Etat italien, Georgio Napolitano; l’autre, informel, co-organisé par les dirigeants sortants de l’UE et le Premier ministre chinois, Li Keqiang.
Le lendemain, une nouvelle session est escomptée, mais cette fois les dirigeants sont libres de prendre la parole sur des sujets non-prévus à l’avance. Objectif : avoir des discussions plus ouvertes, indique un expert européen. Le Sommet se clôture ensuite sur une déclaration des chefs d’Etats et de gouvernements et une conférence de presse.
Plusieurs évènements sont également organisés en marge du Sommet, dont un Forum Business Asie-Europe (AEBF14) qui réunit le 15 et 16 octobre plus de 300 représentants d’entreprises, ainsi qu’un forum sur la citoyenneté.
Le dernier sommet de ce type s’était tenu à Vientiane les 5 et 6 novembre 2012.
Loreline Merelle, à Bruxelles
(*) Le Sommet accueille cette année deux membres de plus, la Croatie et le Kazakhstan, portant de 51 à 53 le nombre de participants. Un indicateur de succès, selon le Président du Conseil européen Herman van Rompuy.