Afin de structurer les acteurs de la viande française à l’export, le ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Stéphane Le Foll a lancé, hier 12 octobre, avec Matthias Fekl, le secrétaire d’État au Commerce extérieur la plateforme collective « France Viande Export ».
Annoncée le 17 juin dernier lors de la table ronde réunissant les acteurs de la filière bovine convoqués à l’initiative de Stéphane Le Foll, en pleine crise de l’élevage, cette plateforme pour les exportations s’inscrit dans la droite ligne du volet international du Plan de soutien à l’élevage français adopté lors du Conseil des ministres du 22 juillet, visant à trouver des débouchés sur les marchés internationaux pour la filière, en proie à des difficultés sur le marché national.
Les opérateurs qui ont décidé d’adhérer à cette plateforme collective pour la promotion de la viande française à l’export ont ainsi été conviés hier, en fin de journée, au ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, par Stéphane Le Foll et Matthias Fekl, pour la signature de la convention de création de la plateforme « France viande export ».
29 entreprises de la viande française ont rejoint la plateforme commerciale
« On a abouti à une plateforme commune pour l’exportation sous la forme d’une SAS », a ainsi annoncé Stéphane Le Foll en conférence de presse, juste après la signature de la convention par ses adhérents. Cette plateforme qui regroupe 29 entreprises de la filière bovine essentiellement et porcine dans une moindre mesure, vise à regrouper les professionnels français pour conquérir de nouveaux marchés. « L’objectif, a-t-il poursuivi, c’est de coordonner et d’organiser l’exportation ». Mais également les appels d’offres auxquels les entreprises de la filière répondaient « jusqu’ici en ordre dispersé », a précisé le ministre.
Cette plateforme commerciale doit en effet permettre de mieux mobiliser l’offre française afin que les entreprises répondent collectivement aux offres et opportunités commerciales à l’export, et non plus de manière individuelle.
Cette SAS sera présidée par Dominique Guineheux, directeur Groupe des Achats Bovins au sein du groupe Bigard, leader de l’industrie des viandes en France et en Europe basé dans le Finistère, spécialiste de la transformation (abattage, mise en carcasse). « L’objectif, a renseigné le président de la SAS, fraîchement nommé, c’est de mettre dans une société commune des acteurs commerciaux et des acteurs opérationnels pour exporter sur les pays tiers ».
La plateforme réunit 29 entreprises, grandes et petites, dont 20 issues de la filière viande. La filière porcine reste minoritaire avec 8 entreprises qui ont adhéré à la SAS. « Quelques entreprises de la filière porcine ont rejoint la plateforme qui regroupe en majorité des entreprises bovines », a précisé Dominique Guineheux.
« Lorsque l’on veut aller sur de nouveaux marchés, il faut du volume et de la qualité. Et en France, on a les animaux, on a la qualité », a-t-il conclu. Reste désormais aux entreprises à saisir les opportunités commerciales sur les marchés tiers de manière regroupées.
Une plateforme pour répondre de manière groupée aux appels d’offres dans les pays tiers
Un autre objectif de cette plateforme est de bâtir des partenariats économiques confiants et durables avec les pays importateurs en prenant en compte la réglementation applicable, notamment sanitaire, ainsi que les cahiers des charges édictés par ces pays. « On doit respecter les cahiers des charges pour négocier durablement avec ces pays. Il faut que l’on soit rigoureux », a ainsi souligné lors de la conférence de presse Stéphane Le Foll.
Cette plateforme doit notamment permettre de répondre aux prochains appels d’offres de la Turquie et de l’Égypte, pays dans lequel le Premier ministre Manuels Valls s’est rendu le 10 octobre, au premier jour de son déplacement officiel de quatre jours au Moyen-Orient qui se poursuit en Jordanie et en Arabie saoudite.
Matthias Fekl a, lui, rappelé lors du point presse, les récentes avancées enregistrées avec les levées d’embargo sur la viande de bœuf française à Singapour, au Vietnam et en Afrique du Sud. Des discussions sont par ailleurs en bonne voie avec d’autres marchés comme la Malaisie, l’Arabie saoudite, la Chine et les États-Unis.
En ce qui concerne la Chine, « les enjeux sont très importants, a affirmé Matthias Fekl, il y a des enjeux d’accès au marché (levée d’obstacles et obtention d’agréments) ».
« Toute la diplomatie des terroirs est mobilisée », a insisté le secrétaire d’État, citant Business France et les Français « dans tous les postes où la diplomatie française est représentée ».
Venice Affre
Pour prolonger :
– Viande bovine/Export : l’Afrique du Sud, troisième pays à lever l’embargo lié à l’ESB
– Viande/Chine : la France fait pression pour une levée rapide des obstacles à l’export
– Viande bovine/Export : 22 entreprises françaises vont pouvoir livrer au Vietnam
– Viande bovine : la France se relance à Singapour et en Grèce