Soulagement pour les observateurs qui craignaient un échec : à l’issue du G20 qui s’est tenu à Buenos Aires les 30 novembre et 1er décembre, les vingt plus grandes puissances économiques, qui représentent 75 % du commerce et 81 % du produit intérieur brut de la planète, se sont félicités du « consensus » auxquels ils sont parvenus pour poursuivre un « développement juste et soutenable »*.
Au menu de discussions qui s’annonçaient tendues, le commerce mondial et le climat composaient le plat de résistance.
La raison l’a sans doute emporté s’agissant des échanges. Non seulement il n’aura pas été question de vanter le protectionnisme, mais les 20, dans leur déclaration finale, ont reconnu la contribution du système commercial multilatéral à l’activité économique. Constatant que « le système est en deçà de ses objectifs », ils ont décidé de soutenir « la réforme nécessaire de l’OMC pour améliorer son fonctionnement », ce qui devrait donner une nouvelle impulsion aux efforts menés conjointement par l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon, notamment, pour faire avancer ce dossier à Genève.
D. Trump tient le haut de l’affiche avec le commerce et le climat
Enfin, s’agissant de la rencontre américano-chinoise de haut niveau, organisée pendant le Sommet entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping, un début de règlement se profile à l’horizon, Pékin ayant accepté d’augmenter ses achats d’origine américaine et de discuter des sujets qui fâchent : subventions publiques, transferts de technologie forcés, etc. Washington a déclaré suspendre durant 90 jours – a priori à partir du 1er décembre 2018, date de la réunion entre les deux chefs de l’Etat- son projet de porter de 10 à 25 % le taux de droit de douane sur 200 milliards de produits chinois importés à compter du 1er janvier 2019.
Enfin, le chef d’Etat américain en aura profité pour signer le nouvel accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada, l’USMCA (United States Mexico Canada Agreement), qui doit remplacer l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain).
Fidèle à lui-même, le numéro un américain aura tenu le haut de l’affiche jusqu’au bout, en confirmant le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, qui fait l’objet d’un paragraphe spécifique dans la déclaration finale*. La Chine, pour sa part, a signé un accord de coopération avec la France en matière de lutte contre le changement climatique et, avec les autres États membres du G20, a maintenu son engagement en faveur de l’Accord de Paris, ce qui était sans doute l’essentiel pour le président français Emmanuel Macron.
Ce dernier avait, d’ailleurs, eu l’occasion d’indiquer que la France refuserait tout accord de libre-échange européen avec le Mercosur si un de ses membres, en l’occurrence le Brésil, qui n’a toujours pas ratifié ce texte, n’appliquait pas l’Accord de Paris. Or, Jair Bolsonaro, qui doit succéder au président Michel Temer le 1er janvier 2019, a clairement indiqué son intention de dénoncer cet accord. Emmanuel Macron aura souligné à Buenos Aires qu’un accord commercial avec la seule Argentine était possible…
F.P
*Le communiqué final du G20 est dans le document attaché à cet article (en anglais)