Nouveau coup dur pour les exportateurs qui avaient commencé à reprendre pied en Iran : selon des informations de la presse iranienne reprises par les médias occidentaux le 28 juin, le ministère iranien de l’Industrie et du commerce a interdit fin juin l’importation de quelque 1339 produits. Il s’agit principalement de biens de consommation courante comme les appareils ménagers, les produits textiles et cuir-chaussures, les meubles, des produits de santé et des machines.
Cette interdiction apparaît comme une stratégie destinée à préserver les réserves de change et à préparer le pays aux conséquences du rétablissement des sanctions américaines levées en 2015 à la suite de la décision du président Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), annoncée le 8 mai. Une première vague de sanctions seront rétablies au 6 août, une autre vague, touchant particulièrement le secteur pétrolier, prendra effet le 4 novembre.
Depuis, la monnaie iranienne, déjà malmenée depuis l’an dernier, s’est effondrée, perdant près de 45 % de sa valeur contre le dollar et 29 % contre l’euro sur le marché informel en quelques semaines : le 29 juin, il s’échangeait à 84 000 rial pour 1 dollar, contre 58 000 le 8 mai, et 96500 pour 1 euro contre 75 000 début mai selon le site de change Bonbast.com, spécialisé sur le marché des changes iranien. En avril 2017, le rial s’échangeait à 34700 pour un euro. En mai, le risque de transfert était élevé, évalué à 5/7 par Credendo, sur une échelle de notes de risque allant de 1 à 7, de la plus faible à la plus forte*.
Desk Moci
*Source : Guide Gérer les risques d’impayés à l’export, 1ère édition 2018.