La France va contribuer à la diversification de l’économie algérienne. Tel est le sens des trois accords signés à Alger, à l’occasion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), le 12 novembre. Ils concernent les secteurs de l’automobile, l’équipement électrique et l’agroalimentaire.
Pour la 4e session du Comefa, « forum d’évaluation, d’impulsion et d’orientation des relations économiques et bilatérales », selon le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, avaient fait le déplacement dans l’optique du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) que les deux Premiers ministres présideront le 7 décembre à Paris. Le prochain CIHN aura d’autant plus d’importance qu’Abdelkader Messahel a fait part, sans donner plus de détail, de « la prochaine visite qu’effectuera en Algérie le président français, Emmanuel Macron ».
Les pactes d’actionnaires de Peugeot et Schneider
Dans l’automobile, se conformant à la législation algérienne qui prévoit un minimum de 51 % de part algérienne dans les projets, PSA Peugeot détiendra 49 % du capital d’une coentreprise, dont le reste des actions sera détenu par trois entreprises locales : Groupe PMO Constantine, Groupe Condor et Palpa Pro. Située dans la banlieue d’Oran, à 400 kilomètres à l’ouest d’Alger, l’usine, qui emploiera 1 000 personnes à partir de 2018, investira 100 millions d’euros, se dotera d’un centre de formation et produira 75 000 véhicules des marques Peugeot et Citroën d’ici cinq ans.
De son côté, Schneider Electric a signé un pacte d’actionnaires avec l’Entreprise nationale des industries électroniques (Enie), filiale d’Elec El-Djazaïr, et le Groupement industriel des ciments d’Algérie (Gica) pour constituer une joint-venture de production d’équipements de distribution électrique et de contrôle numérique. Des produits qui s’intégreront parfaitement au plan d’investissement national dans ce secteur, rendu indispensable pour répondre aux défis de la croissance démographique, de la montée de l’urbanisation et l’industrialisation, et qui seront réalisés sur le site de l’Enie à Siddi Bel Abbès.
Un réseau de fournisseurs va être mis en place et les partenaires veulent aussi ouvrir un centre d’ingénierie spécialisé dans la protection, le contrôle numériques et l’automatisation des réseaux. Ce projet industriel pourrait créer un millier d’emplois directs et indirects.
Enfin s’agissant de l’agroalimentaire, l’algérien Agrolog et le français Agromed s’associent pour exporter des fruits et légumes de l’État maghrébin et développer le bio.
L’automobile, du Maroc à l’Algérie
L’accord le plus emblématique est, bien sûr, celui signé dans l’automobile. D’abord, parce que c’est le leader français, Renault, qui a été le pionnier de cette industrie en Algérie, en ouvrant une usine dans la région d’Oran fin 2014. D’autres constructeurs ont embrayé à la suite du champion français, comme le sud-coréen Hyundai à Tiaret et l’allemand Volkswagen à Relizane.
Le gouvernement voulant accélérer le mouvement et réduire le volant des importations, les achats à l’étranger ont été freinés. La licence d’importation de Peugeot ainsi n’a pas été renouvelée. Ensuite, les véhicules qui seront produits par le dauphin français de Renault seront à priori commercialisés sur le marché domestique. Ce qui n’est pas le cas, quand les constructeurs français s’implantent au Maroc, où la cible est clairement le marché mondial. Ici, il s’agit clairement de profiter d’un terrain propice en termes de population et d’appétence pour les produits tricolores. Aujourd’hui, les investissements français ont généré 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects dans le pays. Ce sont ainsi 450 entreprises de l’Hexagone qui sont déjà implantées sur place.
François Pargny
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