Le baromètre du commerce international de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est à nouveau en berne. En cause : la deuxième vague de la pandémie de la Covid-19 et l’avalanche de mesures de confinement et de restrictions aux déplacements qui l’accompagne à travers le monde.
Après un point bas historique en août (84,5) l’indice du baromètre de l’OMC était remonté à 100,7 en septembre (100 indiquant une croissance en ligne avec les prévisions). Le rebond du commerce international de marchandises au niveau mondial avait donc été plus vif qu’attendu au troisième trimestre 2020, aidé par des périodes de déconfinement ou de confinement limité partout dans le monde.
Ce bon résultat s’explique, selon l’OMC, par l’explosion des commandes à l’exportation, secteur qui enregistre l’indice le plus élevé (113,5) de ce baromètre. Viennent ensuite les échanges de produits agricoles (103,6) et le transport de conteneurs (102,0).
En revanche les prévisions pour l’automobile (94,6), le fret (88,5) et les composants électroniques restent en dessous de la barre des 100.
Un ralentissement confirmé
Cette tendance à un ralentissement de l’activité après de nouvelles mesures de confinement pour endiguer la seconde vague de la Covid-19 se lit également dans d’autres indicateurs présentés dans ce baromètre.
Ainsi, le nombre de vols internationaux par jour enregistrés par OpenSky Network (passagers et marchandises) avait chuté de 80 % entre la fin février et mi-avril, soit au plus dur de la première vague de la pandémie. Depuis mi-août cet indicateur est inférieur de « seulement » 50 % au niveau enregistré en début d’année. Depuis l’été, note l’OMC, le nombre de vols a stagné tandis que les vols intra-européens ont chuté de 30 % entre le 20 septembre et le 31 octobre, soit au moment où la seconde vague de la Covid-19 a déferlé sur le vieux continent.
Autre indicateur significatif : le nombre d’escales effectuées quotidiennement par des porte-conteneurs et enregistrées par le système d’identification automatique développée par l’Organisation maritime internationale (OMI). Après avoir plongé en février et rebondi en mars, cet indicateur s’est effondré entre avril et mai alors que le monde entier mettait en place des confinements. Il a atteint en juillet les niveaux qu’il connaissait en début d’année et stagne depuis.
Si l’incertitude pèse sur l’état du commerce mondial au cours du dernier trimestre de cette étrange année, l’OMC a néanmoins maintenu sa prévision d’octobre augurant d’une baisse de – 9,2 % en volume sur l’ensemble de l’année.
Ce baromètre, sans surprise eu égard à l’actuelle crise sanitaire, donne les grandes tendances des échanges mondiaux avant la publication par l’OMC des données annuelles du commerce des biens et des services (en valeur), le 27 novembre, et de celles du commerce des marchandises (en volume), attendues pour mi-décembre.