Le commerce international de marchandises devrait marquer le pas au premier semestre 2021, lié à l’incertitude l’évolution de la Covid-19 dans le monde, selon le dernier baromètre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), publié le 18 février dernier. L’Asie est toutefois repartie.
Après avoir chuté de -15,6 % au second trimestre 2020, en pleine expansion de la pandémie et des confinements mondiaux de population, le commerce mondial de marchandises a enregistré un fort rebond au troisième trimestre 2020, pour ne baisser que de -5,6 % par rapport à la même période en 2019.
Ce rebond s’est accéléré au quatrième trimestre de l’an dernier, avec un pic de volume d’exportations constaté dans la hausse des ventes de produits automobiles, du trafic maritime de conteneurs et du fret aérien. Le commerce des composants électroniques et de matières premières a également atteint un sommet, en raison de l’écoulement de stocks accumulés pendant le premier semestre 2020.
Ce rebond du commerce mondial sur la fin de 2020 a été dopé par la croissance des exportations chinoises et des importations de biens en Amérique du nord et en Europe. Au total, l’OMC estime aujourd’hui que sa première prévision d’une chute de -9,2 % du volume du commerce mondial de marchandises sur l’ensemble de l’année 2020, formulée en octobre dernier, pourrait être révisée à la baisse.
L’OMC table sur une progression de 7,1 % en volume
Les perspectives restent néanmoins incertaines pour 2021 en raison de l’incidence de la Covid-19 dans le monde et de l’émergence de nouveaux variants du coronavirus. Du coup, le calendrier du retour à la normale des échanges internationaux dépendra de l’efficacité des efforts de vaccination à travers la planète.
C’est dans ce contexte d’incertitude que l’OMC a néanmoins prévu une hausse de 7,1 % du volume du commerce mondial cette année. Selon elle, toutes les régions devraient enregistrer de fortes augmentations en pourcentage du volume des exportations et des importations en 2021, mais cette croissance se produira à partir d’une base réduite.
Les importations en Asie et en Amérique du Sud devraient augmenter de 6,2 % et 6,5 % respectivement, mais la hausse de l’Asie ferait suite à une baisse modérée de -4,4 % l’an dernier, tandis que celle de l’Amérique du Sud viendrait après une forte chute de -13,5 % en 2020.
Les importations de l’Asie enregistreraient alors un net redressement tandis que les échanges de l’Amérique du Sud resteraient fortement déprimés.
Avec 10,2 % de croissance estimée en 2021, les exportations d’Amérique du Nord devraient retrouver de belles couleurs après leur effondrement de -14,7 % en 2020. Même chose pour ses importations (+6,7 %) après leur chute de -8,7 % l’an dernier.
De même, les exportations européennes devraient rebondir de + 8,2 % en 2021 après avoir plongé de -11,7% en 2020 et les importations de + 8,7% contre une baisse sensible de -10,3% l’an dernier.
Des signes de ralentissement au premier semestre
En attendant, les dernières données de l’OMC montrent des signes de ralentissement des échanges au premier trimestre 2021.
Le trafic maritime de conteneurs semble décliner depuis début de l’année. Selon l’Organisation maritime internationale (OMI) le nombre quotidien de porte-conteneurs dans les ports a baissé de -7 % en janvier 2021 par rapport à décembre 2020 et de -6 % comparé à la période de juillet à septembre 2020. De même, les ventes automobiles ont diminué en janvier dernier et les exportations de ce secteur marquent le pas.
En revanche, certains produits connaissent une flambée. Le prix du cuivre, notamment, continue de grimper en 2021, jusqu’à 25 % de hausse par rapport à son prix en octobre 2020. Ce qui permet un certain optimisme sur la croissance de son commerce et sur celle des composants électroniques portées par une demande asiatique soutenue en métaux et par une meilleure performance économique actuelle de la région.
Bruno Mouly