En mars, du fait d’un « net regain » des exportations notamment de nombreux produits de l’industrie manufacturière (machines industrielles, produits automobiles, médicaments, parfums et cosmétiques) et d’un « net repli » des approvisionnements énergétiques (hydrocarbures naturels, pétrole raffiné), le déficit de la balance commerciale française s’est réduit à nouveau, d’après les chiffres mensuels du commerce extérieur dévoilés ce 10 mai par la Douane, pour atteindre 5,4 milliards d’euros, contre 6,4 milliards en février, et après avoir culminé à 8,1 milliards en janvier.
Après une croissance de +1,6 % en février, les exportations ont donc poursuivi leur redressement en mars (+3,8 %) atteignant 39,26 milliards d’euros, tandis que les importations ont légèrement progressé (+0,8 %) pour s’établir à 44,61 milliards d’euros, après 44,26 milliards d’euros le mois précédent.
Hausse des exportations de machines industrielles, produits de l’industrie automobile, médicaments et parfums et cosmétiques
Les ventes de machines industrielles ont progressé de +3,9 %. Cette poussée des exportations s’observe vers les clients de l’Union européenne (UE), « avec l’Allemagne en fer de lance », précisent les Douanes mais également vers les pays tiers dont États-Unis, Chine, Corée du Sud, Pakistan, Russie, Ukraine, Norvège et Turquie. Bien que ce bond des exportations ait contribué à réduire le déficit de la filière, le solde commercial de la filière est demeuré négatif en mars à -321 millions d’euros.
Dans l’industrie automobile, la relance des ventes de véhicules a été « très marquée » vers les grands marchés de l’UE, observe la Douane. Les livraisons dans l’industrie aéronautique et spatiale n’ont enregistré « qu’une progression limitée », après leur rebond de février (voir notre article). Les ventes d’avions, qui ont globalement retrouvé en février un niveau conforme à la tendance après les fortes fluctuations de décembre et janvier, « maintiennent le cap ». Ainsi, en mars, les livraisons d’Airbus ont atteint 2,41 milliards d’euros pour 26 appareils (dont 1 A380) contre 2,57 milliards d’euros pour 29 appareils (dont 2 A380) en février.
S’agissant des produits pharmaceutiques, les exportations ont poursuivi leur hausse entamée en février. En mars, les livraisons de médicaments ont ainsi enregistré une forte poussée vers l’Afrique (Éthiopie, Nigeria et Niger, dans le cadre d’une campagne de lutte contre l’onchocercose) et vers l’UE (Italie, Allemagne et Belgique). Elles sont retombées cependant vers la Suisse, après un mouvement exceptionnel en février (voir notre article).
Quant aux exportations de cosmétiques et de parfums et eaux de toilette, elles ont accentué leur progression, « ce qui profite directement à l’excédent de la branche », souligne la Douane (voir à cet égard notre article sur les résultats 2016 de l’industrie chimique à l’export). Les ventes ont bondi notamment à destination de la Chine, de Singapour, de la Corée du Sud, des États-Unis, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.
Contraction des approvisionnements en hydrocarbures naturels
Ainsi, comme l’observe l’administration régalienne dans son étude mensuelle, l’amélioration de la balance commerciale est très marquée pour les produits énergétiques sous l’effet de la contraction des approvisionnements, en hydrocarbures naturels comme en produits pétroliers raffinés.
Les importations d’hydrocarbures naturels ont accentué leur repli entamé en février (voir notre article). Cette baisse qui touche à la fois les achats de gaz naturel et ceux de pétrole brut est due « à une détente sur les prix et à une diminution des volumes acheminés », détaille l’administration des douanes. Ainsi, les approvisionnements en pétrole brut se sont fortement contractés auprès de l’Afrique (Algérie, Guinée équatoriale, Nigeria et Libye) et de l’Europe hors UE (Norvège, Russie et Kazakhstan).
Dans un contexte de moindre tension sur les prix, le volume des importations de produits pétroliers raffinés a diminué en mars, principalement depuis l’Amérique du Nord et l’UE (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni et les Nouveaux États Membres).
Bien que le solde commercial se soit amélioré entre février et mars, celui-ci s’est dégradé nettement (-6,4 milliards) au 1er trimestre 2017 et s’établit à -19,9 milliards ce trimestre, « soit le deuxième déficit historique, après -20,2 milliards au premier trimestre 2011 », rappellent les Douanes dans leur analyse trimestrielle.
Enfin, le déficit des 12 derniers mois (d’avril 2016 à mars 2017) atteint 55,6 milliards contre 48,4 milliards pour l’année 2016 et 45,2 milliards en 2015.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude mensuelle (mars 2017) de la Douane en fichier PDF joint ci-dessous
Pour prolonger :
– Commerce extérieur / France : recul du déficit en février, selon la Douane
– Commerce extérieur / Industrie chimique : le secteur est fortement excédentaire en 2016 (UIC)
– Commerce extérieur / France : creusement du déficit en janvier