Dans le contexte actuel de pandémie mondiale de Covid-19, les compagnies aériennes sont aujourd’hui contraintes d’adapter leurs programmes de vols en fonction des restrictions de voyages imposées par les États desservis depuis la France.
Le commissionnaire de transport digital Ovrsea fait un point sur l’état des vols à Paris-Charles-de-Gaulle, seul aéroport parisien ouvert après la fermeture le 31 mars à 23h30, jusqu’à nouvel ordre, de Paris-Orly.
Le syndicat professionnel représentant les entreprises organisatrices de transports aériens et maritimes TLF Overseas s’est en effet procuré auprès de Paris Aéroport, la marque du groupe ADP sous laquelle sont exploitées les aéroports de Paris et de sa région, dont Paris-Orly, Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Le Bourget, la liste des vols planifiés à Paris-CDG sur 7 jours glissants, du 15 au 21 avril compris.
Si le trafic passagers de l’aéroport Paris-CDG a plongé, tous les voyages entre les pays non européens et l’Union européenne (UE) étant suspendus jusqu’à nouvel ordre suite, le trafic cargo a lui en revanche bondi.
Les vols cargo décollent à CDG
Alors que les vols cargo représentent habituellement moins de 5 % du trafic aérien, ils représentent aujourd’hui près de 50 % du trafic de l’aéroport de Paris-CDG, indique Ovrsea. Ainsi, 524 vols cargo u au départ de Paris-CDG seraient programmés au cours de la semaine du 15 au 21 avril dont 86 vols vers ou depuis la Chine et 99 vols vers ou depuis les États-Unis.
Le fret aérien joue un rôle essentiel pour transporter les masques et les équipements médicaux, dont la demande mondiale a explosé dans le contexte actuel de la pandémie de coronavirus. Des compagnies tout-cargo à l’instar de Qatar Airways Cargo participent au pont aérien mis en place par le gouvernement français avec la Chine pour acheminer des masques de protection destinés à approvisionner l’ensemble des régions en France.
À cet égard, en avril et mai, Qatar Airways Cargo exploitera un grand nombre d’appareils Boeing 777 tout-cargo d’une capacité de 100 tonnes chacun entre la Chine et la France, le premier vol cargo ayant été opéré le 8 avril dernier, a annoncé le transporteur international de fret aérien le 14 avril dans un communiqué.
Le 10 avril, un Boeing 777 tout cargo de la compagnie aérienne Qatar Airways (notre photo), affrété par Bolloré Logistics, est arrivé à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle après une escale à Doha au Qatar avec à son bord 333 m3 de matériel médical en provenance de Chine.
Dans le cadre du pont aérien, les vols charter B777 de Qatar Airways Cargo transporteront des produits essentiels tels que des masques chirurgicaux, des masques FFP2, des respirateurs, du gel hydro-alcoolique et des blouses d’hôpital jetables produits par des fabricants chinois.
Au total, 1 135 vols soit 573 départs et 562 arrivées sont programmés au cours de la semaine du 15 au 21 avril compris. Habituellement, l’aéroport de Charles-de-Gaulle, seul, compte en moyenne 1 500 vols par jour, précise Ovrsea.
Outre 524 vols cargo, 581 vols passagers, 12 vols postaux, 18 vols combi (avions avec une cabine séparée permettant le transport de marchandises et le transport de passagers) sont planifiés cette semaine.
Le trafic des aéroports parisiens chute en mars
En mars, le trafic de Paris Aéroport a essuyé un recul de 58,5 % par rapport à mars 2019 avec 3,6 millions de passagers accueillis, dont 2,5 millions à Paris-CDG (- 58,5 %) et 1,1 million à Paris-Orly (- 58,7 %), selon les chiffres du trafic mensuel publiés le 15 avril par le groupe ADP.
À Paris-Charles de Gaulle, depuis le 30 mars dernier, seuls les terminaux A, C, 2E Hall K et 2F sont ouverts afin d’opérer l’ensemble des vols commerciaux.
Le trafic commercial à Paris-Orly est suspendu temporairement depuis le 1er avril 2020. L’ensemble des vols sont transférés à Paris-CDG.
Dans ce contexte, le trafic international (hors Europe) a chuté de 52,6 % du fait d’une décroissance sur les faisceaux suivants : Asie-Pacifique (- 69,7 %) ; Moyen-Orient (- 56,3 %) ; Amérique du Nord (- 55,2 %) ; Afrique (- 50,1 %) ; Amérique latine (- 39,9 %) et départements d’outre-mer et collectivités d’outre-mer (- 34,6 %).
S’agissant du trafic Europe (hors France), celui-ci a enregistré une baisse de 64,4 %.
Quant au nombre de passagers en correspondance dans les aéroports exploités par Paris Aéroport, il a reculé de 53,7 %.
De manière globale entre janvier et mars de cette année, le trafic de Paris Aéroport est en diminution de 20,9 % par rapport à la même période en 2019 avec un total de 18,75 millions de passagers accueillis au sein de ses plateformes aéroportuaires en région parisienne.
Desk Moci