De retour d’une visite au Mexique (24-25 octobre) en vue de préparer la prochaine visite d’Etat du président François Hollande, au printemps 2014, la ministre du commerce extérieur Nicole Bricq a fixé un objectif ambitieux : doubler les échanges dans les quatre prochaines années, pour les porter à 7 milliards d’euros en 2017, contre 3,4 milliards d’euros en 2012. L’an dernier, les exportations françaises dans ce pays ont atteint près de 2,2 milliards d’euros pour un excédent commercial en faveur de la France supérieur à 900 millions d’euros.
Vu du Mexique, selon les statistiques compilées par notre partenaire la base de données de GTA-GTIS, la France n’est pas un fournisseur majeur, même si les importations en provenance de l’Hexagone connaissent une progression à deux chiffres (+ 11,75 % en 2012) : elle se situe au 14ème rang des pays de provenance des importations mexicaines -rang qu’elle devrait maintenir en 2013- avec une part de marché qui atteint 0,93 %. En l’occurrence, si les échanges commerciaux dégagent un confortable excédent en faveur de la France (926,2 millions d’euros l’an dernier, selon GTA-GTIS, soit le 12ème bilatéral) cette part de marché tend à s’éroder : elle atteignait 1,01 % en 2010.
Si elle ne peut prétendre concurrencer les Etats-Unis qui, liés au Mexique par un accord de libre échange dans le cadre de l’Alena (Accord de libre échange nord américain), se hissent au premier rang avec près de 50 % du marché des importations, ou même la Chine, bon deuxième avec 15,37 % de part en 2012, la France peut au moins tenter de défendre ses positions, voire les améliorer face au regain de vigueur de ses concurrents européens. L’Italie (8ème fournisseur) et l’Espagne (11ème), notamment, creusent l’écart depuis quelques années avec respectivement 1,48 % et 1,1 % de part de marché en 2012 tandis que l’Allemagne, avec 3,65 %, consolide sa position de premier pays européen fournisseur du Mexique.
Miser sur le mieux communiquer
Le défi commercial que se fixe Nicole Bricq, dans un contexte marqué par la volonté de Paris de tourner la page des années de blocage diplomatique liées à l’affaire Cassez, est donc ambitieux. « Plusieurs secteurs porteurs peuvent permettre aux entreprises françaises d’accroître leur part de marché au Mexique, estime un communiqué de la ministre. S’agissant des grands contrats, Airbus a annoncé cette semaine un contrat record pour 52 A320 pour le compte de la compagnie low-cost Viva Aerobus. Dans le domaine ferroviaire, le gouvernement mexicain a annoncé de nombreux projets – ligne Mexico –Toluca et Mexico-Querétaro – sur lesquels les entreprises françaises pourraient se positionner ».
En 2012, les 5 premiers secteurs français représentés dans les importations mexicaines ont été les équipements mécaniques (14,9 %), les produits pharmaceutiques (13,6 %), les équipements électriques (13 %), l’automobile (5,54 %) et les parfums et cosmétiques (5,5 %). Ils représentent plus de la moitiés des achats mexicains à la France.
En dehors des secteurs à grands contrats que sont les transports -aérien et ferroviaire-, la ministre avait inscrit le « mieux communiquer », qui recouvre dans sa stratégie l’offre française en matière de produits et services de communication, comme thème de son voyage. Il est vrai qu’elle comptait ainsi tenter de coller à l’actualité de ce secteur au Mexique, marquée par la récente adoption, en juin 2013, d’une réforme des télécommunications visant à ouvrir le secteur à la concurrence.
Parmi la dizaine d’entreprises qui accompagnait la ministre au Mexique, figurait plusieurs PME et ETI positionnées dans la sécurité informatique, assure son communiqué. Lors de son entretien avec Gerardo Ruiz Esparza, le ministre mexicain des Transports et des Communications, elle a mis en avant l’importance de l’offre en matière de spatial (relations Eutelsat / Satmex) et du savoir-faire d’Alcatel-Lucent en matière de liaisons, dont le directeur-général Michel Combes était présent à l’entretien.
La ministre du Commerce extérieur a obtenu l’accord du ministre mexicain pour organiser un séminaire de travail sur les communications et le numérique début 2014. D’ici là, elle aura l’occasion de revenir à la charge lors de la réunion du Conseil stratégique franco-mexicain, qui se tiendra à Paris les 6 et 7 novembre en présence de François Hollande.
Christine Gilguy
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