Les ventes en ligne transfrontalières devraient bondir de 25 % par an dans le monde à l’horizon 2020, passant de 300 milliards de dollars en 2015 à 900 milliards de dollars (valeur brute de marchandises) en 2020. La croissance du e-commerce international serait donc deux fois plus rapide que celle du e-commerce domestique, d’après le rapport réalisé par un cabinet d’expertise-conseil pour le groupe de transport express international DHL, intitulé « Le commerce des épices du 21ème siècle » (voir notre article). « Le commerce transfrontalier a explosé avec la baisse des coûts de transport dont nous sommes aussi un des acteurs », a indiqué en conférence de presse Michel Akavi, P-dg de DHL Express France, qui présentait à Paris le 25 avril les résultats de cette étude parue en février dernier.
Boom du e-commerce en France : 33 transactions par seconde
« La France est déjà un acteur majeur du e-commerce et elle a un potentiel », faisait remarquer Michel Akavi. En effet, de par son image mondiale dans certains secteurs comme la gastronomie, la mode, le luxe ou les cosmétiques, la France tient une grande place dans les échanges internationaux.
L’habillement et les articles électroniques arrivent en tête des ventes à l’échelle mondiale, mais maintenant, observe le rapport, les consommateurs étendent leurs achats transfrontaliers à d’autres types de produits. La France, leader mondial des cosmétiques, a une belle carte à jouer dans le domaine.
L’Hexagone compte désormais 200 000 sites web-marchands, soit un nombre multiplié par 10 en 10 ans. Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), citée par l’étude, le commerce électronique en France a franchi en 2016 le cap des 70 milliards d’euros pour atteindre un chiffre d’affaires de 72 milliards, soit une progression de 23 % par rapport à 2015. Surtout, cela représente 33 transactions par seconde.
Le rapport montre également que 31 % des principaux sites français et allemand d’achat en ligne enregistrent un trafic international supérieur à 15 %. Toutefois, la France et l’Allemagne restent encore loin derrière le Royaume-Uni, un des premiers marchés de la vente en ligne en Europe, où près de la moitié (49 %) des sites web marchands sont fréquentés par des visiteurs internationaux. En Espagne, ce sont 47 % des sites marchands qui enregistrent un trafic international supérieur à 15 %. Les e-commerçants tricolores ont donc encore une marge de manœuvre pour capter une plus grande audience internationale.
L’essor du e-commerce a eu une incidence sur le volume de colis traités par DHL Express France, filiale de Deutsche Post DHL qui revendique 35 % de part du marché de l’express international. Mais pour l’heure, le boom de l’activité concerne encore davantage l’import que l’export.
Explosion des livraisons B2C : 20 000 colis livrés par jour
En France, DHL livre directement aux consommateurs plus de 20 000 colis par jour qui sont commandés sur des sites de vente en ligne du monde entier. Le volume importé en France par le spécialiste du transport express international puis livré en B2C, c’est-à-dire vendu directement par l’entreprise au consommateur final, est ainsi passé de 2 % en 2010 à plus de 30 % en 2016. « 1 colis sur 3 aujourd’hui est livré à un particulier qui a acheté en ligne », a renseigné Michel Akavi. Le B2C devrait même concerner 1 livraison sur 2 d’ici 5 ans pour DHL Express en France, la croissance annuelle, de l’ordre de 20 %, des livraisons à l’import en B2C étant 4 à 5 fois plus rapide que celle des autres flux (C2C, B2C ou B2B).
Les achats en ligne proviennent principalement d’Espagne, du Royaume-Uni, de Chine, des États-Unis et des Pays-Bas. « L’Espagne, a commenté Michel Akavi dispose de deux sites énormes, Mango et Zara dont les Français sont très, très friands ». Quant aux achats effectués sur des sites marchands néerlandais, Michel Akavi a rappelé que les Pays-Bas, pays qui dispose d’une importante place portuaire pour l’import, résultent souvent d’importations qui sont ensuite réexportées à partir de sites de vente en ligne situés aux Pays-Bas.
Les e-consommateurs en France achètent essentiellement des produits textiles-habillement (sportswear, chaussures et vêtements) qui représentent 50 % des achats, et « un peu d’électronique en provenance d’Asie », complète Michel Akavi.
Un accompagnement à l’export des e-commerçants
« À l’export, seulement 15 % des colis qui sortent de la France sont des colis BtoC, et nous pensons que c’est un secteur à développer, notamment le e-export », a confié Michel Akavi. Outre ses services de livraison dédiés aux particuliers, DHL Express France a décidé d’accompagner les entreprises désireuses de développer leurs ventes par Internet, ciblant en particulier les PME avec des services adaptés à leurs besoins.
DHL propose notamment des délais de livraison internationale très courts : 1 jour vers l’Europe, 2 ou 3 jours vers la Chine et les États-Unis. Selon son étude, les détaillants en ligne voient leurs ventes augmenter de 10 à 15 % en moyenne en adressant leurs offres aux clients internationaux. « On espère aussi que le prochain gouvernement va stimuler ce secteur [l’export] (…) », a déclaré le P-dg. « C’est un secteur, a-t-il poursuivi, qui est en croissance et qui peut croître encore plus vite, qui est créateur d’emplois et pour lequel la France a des atouts ».
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude en PDF ci-dessous : « Le commerce des épices du 21ème siècle : un guide sur les opportunités du commerce électronique transfrontalier »
Pour prolonger :
E-commerce / Export : de nouvelles « routes des épices » en plein essor, selon DHL Express