Le Maroc a entamé vendredi 8 octobre à la CCI de Paris-Ile-de-France une série de journées Maroc-France qui sera déclinée dans chaque région. Objectif : attirer les entreprises françaises dans le royaume, en particulier dans le numérique, actuellement en plein essor.
Plus connu pour ses qualités de sous-traitant dans l’automobile ou l’aéronautique, le Maroc a pour ambition de développer le secteur numérique et, pour ce faire, d’attirer les entreprises françaises.
Hasard du calendrier, la veille de cet événement, le roi Mohamed VI a annoncé la composition de son nouveau gouvernement. Pour la première fois, ce dernier accueille une ministre déléguée au Numérique et à la réforme administrative, Ghita Mezzour, professeur d’informatique à l’Université Internationale de Rabat (UIR) et directrice adjointe du TICLab (associé au CNRS).
Le numérique, priorité du royaume
Comme ailleurs dans le monde, le royaume a profité de la crise sanitaire pour booster le développement du numérique qui figure parmi les priorités du gouvernement et a fait l’objet d’un « Plan Maroc Digital 2020 ». Dès avant la pandémie de Covid-19, le pays figurait parmi les principales destinations d’externalisation des services IT pour les entreprises francophones.
Plus récemment la Banque mondiale a accordé un prêt de 70 millions d’euros pour appuyer le développement du numérique. En 2017, le gouvernement a ouvert son Agence de développement digital (ADD). Autant de signe que le numérique a le vente en poupe.
Qu’il s’agisse de la digitalisation de l’administration (objectif 50 % des demandes administratives), de la télémédecine (création récente de tbib24.ma), de la banque en ligne, du m-commerce ou de la fintech, les opportunités foisonnent. Signe de ce bouillonnement les deux seules écoles à avoir rejoint, le réseau42, créé par Xavier Niel pour accélérer la formation des développeurs, se situent au Maroc : les écoles 1337 de Khourigba et Ben Guérir.
La French Tech de Casablanca, un pont entre les startup marocaines et françaises
En 2019, la communauté des startup françaises présentes au Maroc a été labellisée French Tech* et travaille au rapprochement des jeunes pousses françaises et marocaines.
Pour ce faire, elle travaille en étroite collaboration avec Business France et la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (organisation d’événements avec le Kluster CFCIM, participation aux salons organisés par la Chambre, campagnes de communication sur les réseaux sociaux…).
Pour Jérôme Mouthon (notre photo, à gauche), à la tête de la French Tech de Casablanca (et également président de Kluster CFCIM), c’est le moment de s’intéresser à ce marché. « Depuis 4 ou 5 ans, les fonds d’investissements étrangers s’intéressent au Maroc, ce qui est nouveau, et la banque marocaine Azur dispose d’un fonds de 350 millions de dirhams* destinés aux startup. La CCG (ndr : Crédit Capital Garantie) donne des subventions de 10 000 à 20 000 euros aux porteurs de projets, y compris aux entrepreneurs étrangers ayant une carte de séjour. »
Qu’il s’agisse du numérique ou d’autres secteurs mis en avant au cours de ce roadshow (chimie à Lyon, aéronautique à Toulouse…), les entreprises françaises peuvent compter sur la présence à Casablanca d’acteurs tels que Business France, Bpifrance, qui vient d’y ouvrir un bureau, ou encore Coface.
Sophie Creusillet
* Les membres de la French Tech de Casablanca : Jérôme Mouthon (teads.tv), Mourad El Mahjoubi (EM Lyon Business School Africa), Julien Guyard (Caméléon Média), Othman Mdidech (Disruptia), Asmaâ Fenniri (Honoris United Universities), Reda Taleb (Officium), William Simoncelli (Carré Immobilier), Sophia Assad (Dibaka By Sopra Banking Software).
** Soit plus de 33 millions d’euros.