Les accords commerciaux et de coopération signés à l’occasion de la dernière visite officielle du président ouzbek à Paris marquent le rapprochement des deux pays, alors que Tachkent prend ses distances avec la Russie, dont l’Ouzbékistan a longtemps été le satellite, en raison de la guerre en Ukraine.
Estimés à entre 4 et 6 milliards d’euros, selon les sources, les accords commerciaux signés par les entreprises françaises les 21 et 22 novembre, en marge de la visite officielle en France du président ouzbek Shavkat Mirziyoyev, concernent essentiellement les secteurs de l’énergie et des transports. Dans le détail :
– Orano Mining a signé avec le Comité d’Etat pour la Géologie et les Ressources Minérales (GosComGeology) et la société d’Etat Navoiuranium un accord de coopération stratégique pour le développement et la mise en production de nouvelles mines d’uranium. Orano est présent en Ouzbékistan depuis 2019 grâce à un partenariat avec GosComGeology pour l’exploration et l’exploitation d’uranium dans la zone de Djengeldi. CE partenariat s’est concrétisé la même année par la création de la coentreprise Nurlikum Mining qui compte aujourd’hui environ 50 employés.
– EDF a de son côté paraphé un accord de développement avec l’entreprise d’Etat Uzhydroenergo pour la construction d’une centrale hydroélectrique à accumulation par pompage, une première dans ce pays d’Asie centrale.
– Suez a signé trois accords avec Uzsuvtaminot (la compagnie nationale de l’eau), la municipalité de Tachkent et le ministère de l’Investissement et du Commerce extérieur. Ils marquent le coup d’envoi du projet de modernisation des réseaux d’eau et d’assainissement de la capitale ouzbèke pour une durée de 7 ans. En parallèle Suez a signé avec Uzsuvtaminot un partenariat stratégique global pour la modernisation et l’expansion du réseau au niveau national. Un accord de développement commun a également été conclu en vue d’améliorer l’approvisionnement en eau dans la région de Sourkhan-Daria.
– L’énergéticien Voltalia (groupe Mulliez) a noué un partenariat de codéveloppement pour un complexe électrique, à la fois renouvelable et pilotable, comprenant des capacités solaires, éoliennes et de stockage par batterie d’une puissance totale comprise entre 400 et 500 mégawatts.
30 millions d’euros pour l’environnement
Côté coopération internationale, l’Agence française de développement (Afd) et la Sanoat Qurilish Bank (SQB) ont conclu un accord de financement de 30 millions d’euros pour encourager des investissements dans des projets du secteur de l’environnement. « Grâce à cet accord, la SQB pourra développer son portefeuille vert au travers de projets qui contribuent à l’atténuation et/ou à l’adaptation au changement climatique, et renforcer ses capacités à offrir des financements verts », précise le communiqué de l’Afd.
Le plus peuplé des Etats d’Asie centrale compte attirer les investisseurs étrangers pour moderniser son économie. Lors de sa visite en France, le président a désigné comme secteurs prioritaires l’énergie verte, les industries agroalimentaires, la chimie, l’automobile et l’électronique.
En outre, Tachkent compte capitaliser sur la participation de l’Ouzbékistan au schéma de préférences généralisées de l’Union européenne pour augmenter de 40 % ses exportations d’ici à 2023. En 2021, le pays a obtenu le statut SPG+ lui permettant d’exporter 6200 produits vers l’UE sans payer de droits de douane.
Sophie Creusillet