Alors que les rues de Kiev sont à nouveau en proie à de violents affrontements entre les opposants au régime et les forces de l’ordre, prenant la tournure d’une guerre civile, la situation financière du pays, qui vit une crise politique depuis trois mois, est à nouveau dans le rouge, faisant craindre un défaut de paiement.
Les hésitations russes sur le dossier ont aggravé la situation : soucieuse de calmer le jeu pendant les JO d’hiver de Sotchi, les autorités moscovites ont en effet d’abord suspendu les déboursements de leur prêt de 15 milliards de dollars (Mds USD) avant de faire volte-face et d’annoncer l’achat de 2 Mds USD en bons du Trésor ukrainiens. Mais ils ont aussi aggravé l’incertitude autour des capacités de l’Ukraine, paralysée par une crise politique majeure, à redresser la situation.
« Malgré le sauvetage, la taille et l’expansion continue des besoins de financements extérieurs n’est pas soutenable », alerte le cabinet de recherche économique et financière TAC Financial, qui s’attend à une dévaluation supérieure à 10 % du Hryvnia, la monnaie ukrainienne, par rapport au dollar avant la fin de l’année et à une montée des problèmes de paiements et des restrictions à la circulation des capitaux.
Fin janvier, selon les estimations fournies par TAC Financial, les réserves du pays atteignaient 17,8 Mds USD, très proche du niveau dangereux des deux mois d’importation. Un niveau d’autant plus dangereux que les besoins de financement extérieur sont estimés à près de 80 Mds USD, entre la dette à rembourser dans les douze prochains mois (65,8 Mds USD) et le déficit actuel des comptes courants du pays (14,8 Mds USD). Et sur les marchés, les coûts du risque ukrainien s’envolent.
C. G.
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