Pour le deuxième trimestre 2017, la société d’assurance-crédit a révisé à la hausse la note de la République tchèque, et à la baisse les notes de l’Azerbaïdjan, de Porto Rico et du Qatar.
S’agissant de la méthodologie de notation d’Euler Hermes, l’évaluation du niveau global de risque pays repose sur une note pays structurelle. Celle-ci mesure le risque de transfert et de convertibilité, de confiscation et d’expropriation et de qualité de l’environnement des affaires (6 niveaux allant de AA à D). L’évaluation repose également sur un indicateur d’alertes à court terme (4 niveaux allant de 1 à 4).
Amélioration de la note de la République tchèque
Euler Hermes a amélioré la note de risque à moyen terme de la République tchèque de BB à A. Le risque court terme reste pour sa part faible. Explications.
Après un ralentissement à +2,4 % en 2016, l’économie tchèque devrait retrouver de l’allant en 2017, et croître de +3 %, estime Euler Hermes. La reprise des investissements cofinancés par l’Union européenne (UE) devrait soutenir l’investissement tchèque et donc l’accélération de la croissance du PIB. Concernant les finances publiques, une nouvelle amélioration est à noter : la balance budgétaire était excédentaire en 2016 et la dette publique a baissé à 37 % du PIB. Quant à l’inflation, elle reste modérée, et le taux de change est stable.
Révision à la baisse des notes de l’Azerbaïdjan, de Porto Rico et du Qatar
Dépendante des hydrocarbures, l’économie de l’Azerbaïdjan a été fortement affectée par l’effondrement du prix du pétrole en 2014-2015. En témoignent l’importante dépréciation du manat (AZN), la monnaie locale et la contraction du PIB en 2016 (-3,8 %). De plus, la crise bancaire systémique de mai 2017 a forcé la Banque internationale d’Azerbaïdjan à restructurer sa dette commerciale extérieure. Comme l’État risque de supporter une large part du fardeau, le déficit budgétaire devrait considérablement s’alourdir, et pourrait atteindre plus de 16,9 % du PIB en 2017. De plus, la part des actifs dans le fonds souverain azéri devrait se contracter, tandis que les banques et les entreprises locales auront un accès réduit au financement étranger. Enfin, la récession devrait continuer en 2017 (-1 %). En conséquence, Euler Hermes a dégradé la note de risque à court terme de l’Azerbaïdjan de significatif (3) à élevé (4). Le risque à moyen terme s’accroît aussi, passant de C à D.
Euler Hermes a également dégradé la note de risque à court terme de Porto Rico de faible (1) à significatif (3). Le risque à moyen terme s’accroît aussi, d’AA à BB.
Le gouvernement portoricain, indique Euler Hermes, s’est déclaré en faillite, et cherche à restructurer une dette publique qui s’élève à 74 milliards de dollars. La longue récession qui s’est installée à Porto Rico lors de la dernière décennie devrait se prolonger selon l’assureur-crédit. Après une contraction du PIB de -1,8 % en 2016, la situation devrait s’aggraver en 2017 (-3 %) et 2018 (-2,5 %), et alourdir encore plus le fardeau de la dette. Les défaillances d’entreprises et le risque d’impayé devraient également s’accroître.
Enfin, le spécialiste mondial de l’assurance-crédit a dégradé la note de risque à court terme du Qatar de faible (1) à moyen (2). Le risque à moyen terme s’accroît aussi, passant de BB à B.
Comme le rappelle Euler Hermes, le 5 juin l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte ont mis fin à leurs relations diplomatiques avec le Qatar. En parallèle, les échanges aériens, maritimes et terrestres avec Doha ont été suspendus par les 4 pays. « Avec 335 milliards de dollars d’actifs dans son fonds souverain, le Qatar semble avoir les moyens d’éviter une crise économique immédiate », observe Euler Hermes. Mais, nuance le spécialiste de l’assurance-crédit, certains secteurs pourraient être affectés par la situation, comme les importations agroalimentaires et de matériaux de construction, via l’Arabie saoudite. De plus, le transport aérien qatari subit une hausse des coûts, tandis que les banques saoudiennes et émiraties retardent leurs affaires en cours avec les banques qataries. Des sorties de capitaux sont prévisibles, et Euler Hermes a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le Qatar en 2017, de +2,8 % à +1,8 %.
Desk Moci
Pour prolonger :
Consulter l’édition 2017 de l’Atlas des risques pays du Moci