Après 2,6 % en 2013, la croissance mondiale avoisinera les 3 % en 2014 et 3,3 % en 2015, selon les prévisions de l’assureur-crédit Coface publiées le 12 juin. La zone euro devrait enregistrer une croissance de 1,1 % en 2014 et les États-Unis de 2,7 %.
Dans ce contexte de reprise confirmée, Coface a amélioré les évaluations* de plusieurs économies européennes et émergentes.
Amélioration des notes de l’Allemagne, Autriche, Royaume-Uni et Espagne
« La locomotive de la zone euro reste l’Allemagne, où la croissance est proche de 2 % cette année », indique Julien Marcilly, responsable du risque pays chez Coface, lors d’une présentation de la révision des évaluations des risques pays. L’Allemagne confirme son rôle de moteur européen, avec une croissance estimée à 2 % en 2014, après 0,5 % en 2013, selon les prévisions de Coface. La croissance outre-Rhin est tirée par la consommation des ménages et la croissance des entreprises. Après cinq années, le pays revient dans la catégorie des meilleurs risques A1 après une évaluation A2 assortie d’une surveillance positive.
En Autriche, les entreprises bénéficient du faible coût du crédit et des reprises allemandes, américaines et en provenance d’Europe de l’Est. Elles disposent d’une trésorerie élevée. Hormis la faillite d’Alpine Bau en 2013, le pays voit les défaillances d’entreprise baisser depuis plusieurs mois. Coface reclasse ainsi l’évaluation de l’Autriche en A1 après une notation A2 assortie d’une surveillance positive.
L’assureur-crédit a également reclassé le Royaume-Uni en A2 après A3 assortie d’une surveillance positive. La croissance du Royaume-Uni est estimée à 2,7 % en 2014 et à 2,1 pour 2015. « La confiance des ménages est réorientée à la hausse. Les ménages ont confiance dans l’économie et ils consomment », indique Paul Chollet, économiste spécialiste de la Grande-Bretagne chez Coface. La reprise de la consommation est soutenue par une baisse du taux de chômage. « La courbe de l’emploi s’est améliorée fortement en 2013 », ajoute-t-il. De plus, l’investissement des entreprises a pris le relais sur la consommation et a également contribué à la croissance.
L’Espagne, quant à elle, voit son évaluation B être assortie d’une surveillance positive. La reprise espagnole s’accélère avec une croissance de 1,2 % prévue pour 2014 et de 1,7 % pour l’année prochaine. Les exportations progressent, favorisées par la réduction des coûts de main d’œuvre, et sont particulièrement dynamiques à destination des pays émergents.
Malgré la dette élevée du secteur privé, le désendettement des entreprises est engagé. Coface constate un net redressement de la situation financière de celles-ci : elles ont rétabli leur taux de marge (45 % en 2013) et leur autofinancement (supérieur à 100 %). Les niveaux élevés du chômage et de la dette des ménages présentent des vulnérabilités majeures. Toutefois, les signes de reprise de la demande interne, après les performances remarquables des exportations, constituent un élément positif indéniable.
La Lettonie est déclassée
En Lettonie, « la dynamique économique reste bonne, mais la Lettonie reste exposée au risque russe », prévient Julien Marcilly. Le pays pâtit de la dépendance de la Russie pour son approvisionnement en gaz. A cela s’ajoute les tensions géopolitiques autour de l’Ukraine susceptibles d’affecter la confiance des acteurs économiques est-européens et la forte dépendance du pays envers le gaz russe expliquent ce retrait de la surveillance positive. Dans ce contexte, Coface lève la surveillance positive de l’évaluation B de la Lettonie.
Kenya, Rwanda, Nigeria, Sri Lanka : des potentiels de croissance
Il y a six mois, Coface a mis des perspectives positives sur le Kenya, le Nigeria et le Rwanda. Malgré un environnement des affaires souvent difficile, le potentiel de croissance y est particulièrement élevé. De ce fait, Coface à été amené à améliorer d’un cran les évaluations pays du Kenya (B, contre C assortie d’une surveillance positive) ; du Nigeria (C, contre D assortie d’une surveillance positive) et du Rwanda (C, contre D assortie d’une surveillance positive.
Au Nigeria, rappelle Coface, la croissance n’est pas seulement tirée par le secteur pétrolier. « Les services (télécommunications, financiers) représentent plus de 50 % du PIB », souligne Julien Marcailly. « Au Kenya, poursuit-il, les attentats n’ont pas eu d’impact sur les investissements direct étranger (IDE) ». Au Rwanda, les tensions avec la République démocratique du Congo (RDC) ont conduit Coface à maintenir l’évaluation du Rwanda en C malgré la dynamique de la croissance.
Même potentiel de croissance dans certains pays asiatiques présentant par ailleurs un environnement des affaires difficile. Au Sri Lanka, la croissance -estimée à 7 % en 2014 et à 6,5 % en 2015 par Coface- est soutenue, tirée par une consommation elle même stimulée par la forte progression des revenus et aux transferts de la population expatriée. Coface place une surveillance positive à la note C du Sri Lanka.
Le Sri Lanka et le Kenya font partie des dix pays émergents que Coface a détectés comme des émergents prometteurs.
Venice Affre
*Les évaluations risque pays et environnement des affaires Coface se situent sur une échelle de 7 niveaux : A1, A2, A3, A4, B, C, D et peuvent être assorties de surveillances.
L’évaluation risque pays Coface mesure le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme. Elle ne concerne pas la dette souveraine.