Selon la septième édition de l’enquête « European
Payment Index 2011 » réalisée par Intrum Justitia, la reprise économique
du continent européen est en marche, mais elle reste menacée par l’endettement de certains pays et par un « endettement caché » directement
lié au paiement tardif et à l’absence de paiement des factures de biens et services
qui s’est répandu dans toute l’Europe, « à des niveaux jamais atteints
jusqu’ici ».
Le rapport a été réalisé par le spécialiste de la gestion du
poste clients Intrum Justitia et présenté le 14 juin à Parisà l’occasion d’un
petit déjeuner organisé par l’Association française des crédit managers et
conseils (AFDCC). Cette enquête, menée dans 25 pays européens entre le 15 janvier et le 30
mars derniers, souligne notamment que le montant des pertes sur créances irrécouvrables
a atteint 312 milliards d’euros en 2010, soit en cumul sur les cinq dernières
années une somme « colossale » de 1300 milliards d’euros.
Le taux de
pertes s’établit désormais à 2,7 %, après 2,6 % l’an dernier et 2,4 % en 2009.
Une hausse liée à l’explosion du nombre de faillites : en 2010, chaque
jour, 600 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation. Plus
globalement, l’étude, qui réalise un « risk index » basé sur 21
indicateurs tels que les données financières des entreprises, les délais et les
retards de paiement…, note que les quatre pays européens les plus à risque
(au-delà d’un risk index de 170), restent, comme un an plus tôt, le Portugal,
Chypre, la Grèce et la République tchèque, mais qu’ils se dégradent encore.
Et
l’Espagne, la Hongrie ou encore l’Italie s’en rapprochent. Mauvaise nouvelle également
du côté du Royaume-Uni, important poste client pour la France, qui bascule sur
un niveau de risque plus élevé. Pour 13 pays, l’enquête constate une détérioration
des risques d’impayés, tandis que l’indice s’améliore pour sept pays.
Concernant plus
particulièrement les délais de paiement, après une embellie en 2010, ceux-ci
repartent à la hausse (+1 jour pour les particuliers, +1 jour pour les
entreprises et +2 jours pour le secteur public). Une situation qui masque de
fortes disparités. Exemple : les délais effectifs moyens de paiement les
plus alarmants sont constatés en Italie pour les particuliers et pour le secteur public (respectivement 79 et 180 jours) et en Grèce pour les entreprises (110 jours). A l’inverse, les délais les plus performants
sont observés en Finlande (17 jours pour les particuliers, 27 jours pour les entreprises et
24 jour pour le secteur public).
Natasa Laporte