Négocier avec les Etats-Unis mais aussi convaincre ses partenaires de l’Union européenne (UE) de la gravité d’une affaire pas seulement nationale mais à résonance européenne, figuraient parmi les objectifs du président français, qui participait au G7, à Bruxelles les 4 et 5 juin. « La BNP, c’est non seulement la 1ère banque française, mais c’est la 1ère banque de la zone euro », a souligné François Hollande, lors de sa première conférence de presse donnée à l’issue du dîner du 4 juin.
Selon lui, son devoir est d’intervenir politiquement auprès des autorités américaines, « pas simplement parce que je suis le président français, mais aussi parce que je suis conscient des risques que pourraient avoir des sanctions disproportionnées, injustes mais aussi d’une hauteur telle qu’elles pourraient avoir des conséquences financières sur l’ensemble de la zone euro ». Et de mettre en garde contre « le risque de suspicion » qui pourrait s’insinuer chez les acteurs financiers à propos de « la solidité du secteur financier européen ».
Mais les négociations de libre-échange avec les Etats-Unis pourraient également faire les frais d’une amende record infligée à la banque français a sous-entendu François Hollande. Une conséquence également évoquée par Laurent Fabius sur les ondes de RTL : « Ce traité qui peut être positif pour développer les échanges, ne peut exister que sur une base de réciprocité. Evidemment, (…) ça risque d’avoir des conséquences négatives, c’est exact ».
Rappelons que la banque française BNP Paribas est accusée par la justice américaine d’avoir contourné des embargos contre l’Iran, Cuba et le Soudan entre 2002 et 2009 en maquillant des transactions effectuées en dollars américains. Elle encourt une amende que les analystes évaluent à près de 10 milliards de dollars et la suppression de sa licence américaine.
Ces deux sanctions, si elles étaient confirmées, pourraient entraîner pour BNP Paribas des difficultés économiques sérieuses, alors que la banque est actuellement soumise à l’analyse de la solidité du secteur bancaire (évaluation des actifs, « stress tests ») à laquelle procèdent actuellement la Banque centrale européenne et l’Autorité bancaire européenne.
K. L., à Bruxelles